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Paroles du curé
Homélie du 12ème Dimanche du temps ordinaire
Homélie du 12ème Dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| ND de la Bidassoa 858 mots

Homélie du 12ème Dimanche du temps ordinaire

12ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE   C

 

          Avant la vogue des sondages et des enquêtes d’opinion, Jésus aujourd’hui sent le besoin de savoir ce qu’il représente pour ses contemporains.

 

          A ses disciples, comme à une agence de communication, il demande :

          « Pour la foule qui suis-je ? »

 

          Et derrière cette question, je me demande s’il n’y aurait pas comme un brin de découragement, de tristesse.

Comme lorsqu’un élu ou une association a fait un bout de chemin dans les responsabilités et se demande : « Est-ce que notre action sert à quelque chose ? »

 

          Par contre Jésus ne cherche ni pouvoir absolu, ni première place dans un conseil d’administration. Il est là, parmi les hommes pour leur révéler l’Amour d’un Dieu Père, l’Amour de son Père pour tous les hommes.

 

          Ses disciples ne lui donnent pas alors de très bons sondages : on le prend pour un ancien prophète qui serait revenu… pas très réjouissant pour celui qui est l’Emmanuel Dieu avec nous.

 

          Alors il précise sa question, il réduit son champ d’investigation et s’adresse aux siens, à ses tout-proches, aux disciples :

          « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

 

          Je suppose que la plupart des personnes a baissé les yeux par terre ; que répondre à cette question si personnelle ?

 

          Pierre, le fonceur, sauve la mise ; il se jette à l’eau comme d’autres fois dans l’évangile. Et de sa bouche d’homme énergique jaillit cette réponse magnifique : « Le Messie de Dieu. »

 

          Oui, réponse courte mais très forte de sens. Le Messie était attendu depuis des siècles. Et Pierre révèle  qu’il n’y a plus à attendre d’autre Messie. Et de plus le Messie de Dieu. Celui là même que Dieu avait promis durant toute la longue histoire du Peuple d’Israël : il est là en la personne de Jésus.

 

          = Et maintenant Jésus veut aussi en savoir plus sur notre opinion sur lui… il nous demande comme à la foule, comme aux disciples : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

 

          Et plus précisément-même, il s’adresse à chacun de nous : « Et toi, que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ? »

 

          La réponse dans vos cœurs… la réponse jaillira en vous comme pour Pierre ou mettra du temps à venir comme pour les autres disciples… mais cette réponse est incontournable. Jésus attend de nous que nous lui disions qui il est pour nous.

 

          Et puis tout de suite après, il nous dira comme aux apôtres que si nous sommes prêts à marcher à sa suite, à le suivre il nous faudra prendre notre croix chaque jour ; perdre notre vie pour lui.

 

          Cela semble un cadeau empoisonné pour ceux qui viennent de lui dire qu’ils l’aimaient, qu’il était important pour lui.

 

          Et oui, suivre le Christ, être apôtre, être chrétien ce n’est pas se mettre parmi les privilégiés, les protégés, les préférés du Christ.

 

          Le suivre c’est porter avec lui la croix. C’est faire de la croix l’horizon et la profondeur de notre vie.

 

          C’est notre pape François qui en parle aussi avec des mots directs et engageant :

 

          « Quand nous marchons sans la croix, quand nous édifions sans la croix et quand nous confessons un Christ sans croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur: nous sommes mondains, nous sommes des évêques, des prêtres, des cardinaux, des papes, mais pas des disciples du Seigneur. » 

« Le bois de la croix est le trône de Jésus. (…) Jésus prend sur lui le mal, la saleté, le péché du monde, et aussi notre péché, de nous tous, et il le lave, il le lave avec son sang, avec la miséricorde, avec l’amour de Dieu. Regardons autour de nous: combien de blessures le mal inflige-t-il à l’humanité! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent celui qui est plus faible (…). Amour de l’argent, pouvoir, corruption, divisions, crimes contre la vie humaine et contre la création! Et aussi – chacun de nous le sait et le reconnaît – nos péchés personnels… » 

Oui, c’est cela prendre sa croix, faire le choix de suivre les pas du Christ qui donne tout, qui se donne pour laver les blessures dans le monde en aimant.

          Donc nous devons à notre manière, selon nos possibilités, tout donner de nous pour rendre ce monde nouveau, beau, propre. Combien ce message est actuel !

          Combien cette urgence attend des chrétiens conscients, aimant le Christ et aimant le monde pour le laver à la sueur de notre front, de notre intelligence, de notre pouvoir, de nos responsabilités !

          Voilà à quoi servait le sondage de Jésus, l’enquête d’opinion qu’il faisait : trouver de vrais amis, de vrais disciples pour aller ensemble au cœur du monde, comme aux périphéries du monde et de l’existence pour aimer.

          Donc ce n’était pas un sondage pour s’asseoir dans un fauteuil de velours et commander en potentat ; mais pour prendre le bois de la croix comme trône et devenir serviteur.

Soyons-le à notre tour. Le Christ nous y appelle.                                                                                                                                        Amen.

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