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Paroles du curé
Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 956 mots

Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire

22ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE  B

 

          Chers frères et sœurs, je veux vous offrir mon homélie d’aujourd’hui comme un signe d’apaisement et de réconciliation.

 

          Il est dans mon rôle de curé de veiller sur l’unité de notre paroisse. Et sur l’amour qui doit régner entre nous.

 

          Or depuis deux mois, les différences de sensibilités entre prêtres sont bien visibles tant par la manière de s’habiller, la manière de prêcher, que dans celle de célébrer à l’autel.

 

          Loin de moi de juger mon frère ! Il est prêtre comme moi. Nous avons reçu l’imposition des mains de notre évêque, certes à 34 ans d’intervalles, mais c’est la même grâce du sacrement de l’ordre, une grande effusion du Saint-Esprit de Dieu sur nous, de façon identique.

 

          J’ai été nommé curé de cette paroisse il y a 6 ans et Monseigneur l’évêque me fait entièrement confiance comme il fait confiance aux autres prêtres de la paroisse qu’il a nommé à mes côtés.

 

          C’est donc à nous, prêtres et vous avec nous, de renouer les fils qui se sont distendus, de ne pas tirer sur eux au risque de les casser et de se faire beaucoup de mal. Au contraire, nous devons tisser ensemble le bien et le beau pour lesquels nous sommes sur le même chemin, prêtres, religieuses et laïcs, le chemin du Christ Vérité et Vie qui nous a tous appelés et à qui chacun répond selon sa vocation propre. Et nos vocations réunies révèlent qui est le Christ pour aujourd’hui et pour nos contemporains ; nos vocations bien vécues tissent l’unique tunique du Christ. Nous ne devons pas déchirer la tunique du Christ.

 

          Oh ces fils distendus, il faut vraiment les rassembler avec délicatesse : alors plus de critiques par derrière le dos, pas de repas où l’on s’invite pour rabaisser tel prêtre un jour, tel autre prêtre l’autre jour, pas de comparaisons stériles sur les façons de célébrer.

          Car le Seigneur nous a choisis chacun, prêtre, avec une tendresse infinie et personnelle, et c’est lui et lui seul qui est Le Prêtre qui passe par notre cœur, notre corps et nos paroles. C’est lui Le Seul Prêtre devant qui, prêtres, nous sommes si petits et en même temps instruments indispensables et heureux d’être serviteur en donnant les sacrements et en donnant son Amour.

 

          Par pitié, par pitié, veillons avec une attention toute paternelle et maternelle à la vie de notre paroisse : ne la bousculons pas car elle est fragile comme un enfant ; elle est aussi sensible de toute son histoire et de ses traditions depuis le XVIème siècle.

Si aujourd’hui, mes chers frères et sœurs, vous avez un doute, une question, un trouble même, sur moi ou l’un de mes confrères, venez en parler.

C’est mon rôle de vous accueillir, de vous comprendre et parfois de chercher ensemble la juste mesure des choses dans le seul but de continuer à construire ensemble et en confiance la Paroisse que Dieu veut voir grandir.

 

          L’évangile de ce dimanche nous parlait de tradition des anciens, de pratiques rituelles. Nous en avons aussi dans l’Eglise et c’est normal et très bien.

          Alors voilà : certains prêtres sont plus sensibles à telle façon de faire, d’autres à telle autre ; certains se sentent poussés à enseigner telle exigence d’autres le feront différemment. Et c’est normal. Cela dépend aussi de l’histoire personnelle du prêtre, de sa formation, de son âge. Mais là n’est pas l’essentiel, car tout n’est pas dans la forme ; cependant tout est dans le fond, dans l’essentiel.

 

          L’essentiel c’est quelqu’un, c’est le Christ qui nous donne son corps et son sang à la messe, et toute sa vie de ressuscité à travers les 7 sacrements de l’Eglise ; puis c’est toujours le Christ qui nous envoie rayonner de lui durant la semaine pour bâtir une paroisse apaisée, pour être dans la société engagés et ferments d’évangile en communion avec le pape et nos évêques en suivant le Concile Vatican II qui, comme le disait Saint Jean-Paul II est « une boussole fiable pour le XXIème siècle. »

 

          Mes chers frères et sœurs, qu’à la fin de notre vie, le Seigneur n’ait pas à nous dire : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. » car « ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur ; c’est du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses. »

 

          Alors confions nos cœurs (qui sont le siège de nos pensées et de nos sentiments, de nos décisions), confions nos cœurs au Cœurs unis du Christ et de la Vierge Marie pour qu’ils façonnent nos cœurs à l’image de leurs Cœurs et que Leur Amour nous transforme, nous convertisse chaque jour et fasse de nous tous des saints… avec « endurance, patience et douceur ; joie et sens de l’humour ; audace et ferveur » (pape François exhortation apostolique sur l’appel à la sainteté dans le monde d’aujourd’hui – mars 2018)

          Et puis prions les uns pour les autres : pour ceux que nous aimons et avec lesquels nous sommes en phase, prions aussi pour ceux qui sont différents de nous, et que nous n’aimons pas.

Priez aussi pour vos prêtres, pour chacun d’eux et pour eux ensemble, vos prêtres dont la vie est de plus en plus difficile aujourd’hui quoique passionnante : mais passion veut dire à la fois amour presque irraisonné et souffrance intense.

 

          C’est cette passion que vivent vos prêtres, chacun de vos prêtres.

 

          Cette double passion d’amour et de souffrance ils la vivent pour vous.

 

                                                                     Amen

 

         

 

         

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