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Paroles du curé
Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 827 mots

Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire

23ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE    A

 

          Vers la fin de son homélie lors de la messe de clôture des JMJ de Madrid, Benoît XVI s’adressait ainsi aux jeunes :

 

« Permettez-moi de vous rappeler que suivre Jésus dans la foi, c'est marcher avec Lui dans la communion de l'Église. On ne peut pas suivre Jésus en solitaire. Celui qui cède à la tentation de marcher « à son propre compte » ou de vivre la foi selon la mentalité individualiste qui prédomine dans la société, court le risque de ne jamais rencontrer Jésus Christ, ou de finir par suivre une image fausse de Lui. Avoir la foi, c’est s’appuyer sur la foi de tes frères, et que ta foi serve également d’appui pour celle des autres. »

 

Et à la fin de l’évangile de ce dimanche, le Christ nous disait : « Quand deux ou trois son réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »

 

Voilà soulignée l’importance de la communauté chrétienne. Comme pour faire la guerre à une foi intimiste qui passerait directement à Dieu sans passer par les frères.

 

Ceci nous permet d’apporter quelques repères dans notre compréhension de l’évangile de ce dimanche, qui est difficile à comprendre pour vous, qui est difficile à commenter pour moi, soyons francs.

 

Il s’agit ici de ce qu’on appelle la CORRECTION FRATERNELLE : savoir corriger l’autre qui a fait une faute ; mais de façon fraternelle.

 

Pourquoi « fraternelle » ? Parce que nous sommes tous et toutes fils et fille d’un Dieu Père… il y a en cela une profonde égalité entre nous : tous et toutes aimés de Dieu. Pas de préséance, de hiérarchie, de privilèges : en soutane, en civil, en costume, en jean ou en robe : tous d’abord enfants de Dieu, ayant tout reçu de son Amour.

 

Et par conséquent tous frères et sœurs entre nous ; pas de chefs et de subalternes ; pas de grands et de petits. Tous frères et sœurs, tous les membres de la communauté Eglise.

 

Si nous avons bien intégré cela dans notre crane et dans notre cœur, nous pouvons envisager de pratiquer la CORRECTION FRATERNELLE, de parler à celui ou celle qu’il faut éclairer, qu’il faut mieux guider, à qui il faut proposer un changement de cap, une conversion.

« Pour gagner notre frère. » dit l’Ecriture : Gagner est le contraire de perdre ; cela veut donc dire : afin que mon frère ne se perde pas dans le labyrinthe qu’il vient de prendre. Ainsi faut-il le lier ou le délier : faire un nœud pour arrêter l’hémorragie, ou défaire un nœud pour laisser passer de façon nouvelle et fluide la grâce de l’Amour de Dieu.

 

Alors comment faire ? L’évangile nous dit : d’abord « seul à seul », sans témoin, par respect… dans la discrétion : quand on connaît la faille d’un frère ou d’une sœur, on ne la publie pas à chaque coin du quartier, on ne s’en amuse pas lors de bavardages vipéreux. Non, seul à seul ; une rencontre calme pour dire et écouter. Et surtout humblement sachant que moi aussi je suis un pauvre type, pêcheur à mes heures.

 

Et si ce frère dont je suis le frère ne veut pas écouter… ? L’évangile dit de faire alors appel à deux ou trois témoins ; voilà qui est intéressant car souvent le regard d’un autre, permet d’éviter le dur face à face ; on appelle cela l’altérité règle d’or de la théologie, de la spiritualité et de la morale. L’autre amène une ouverture, comme une bouffée d’oxygène pour reprendre souffle et s’écouter de façon renouvelée.

 

Ca ne marche toujours pas… ? L’évangile propose maintenant de le dire à la communauté de l’Eglise ; là on franchit un seuil nouveau ; car la communauté chrétienne est aussi composée des responsables que sont l’évêque, les prêtres et les diacres. Par leur présence, ils attestent ce qu’est une vraie communauté chrétienne dont la vocation est de mettre en œuvre trois dimensions : l’écoute ensemble de la Parole de Dieu jusqu’à la prière les uns pour les autres ; le rappel de l’enseignement du Christ et de l’Eglise qui donne les repères pour nos comportements ; le soutien effectif jusqu’à nous mettre au service de ce frère qui pourrait se perdre.

 

Et à chacune de ces trois étapes  -que ce soit seul à seul, avec deux ou trois témoins, en communauté d’Eglise- le Christ est là au milieu de nous. Parce que c’est avec nous qu’il veut sauver les autres ; c’est avec nous qu’il veut montrer la lumière plus forte que les ténèbres ; c’est avec nous qu’il donne la paix véritable.

 

Alors oui, comme Ezéchiel, soyons les pour les autres des guetteurs afin que, autant que possible, aucun frère, aucune sœur de la notre communauté ne s’éloigne de Dieu et du chemin éclairé par l’Evangile. C’est notre responsabilité commune, mutuelle, réciproque.

Et en cascade, apportons à notre société, avec d’autres hommes et femme de bonne volonté, le goût de ce qui est propre, droit et humain… pourquoi ? Simplement, par amour !

 

                    Amen

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