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Paroles du curé
Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 808 mots

Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire

25ème dimanche du temps ordinaire        A

 

 

          Le monde de Dieu est un monde différent du monde des hommes.

 

          L’évangile de ce dimanche l’illustre bien : pour parler du monde de Dieu on parle de Royaume.

Jésus l’explique par des paraboles qui commencent toutes par : « Le Royaume des Cieux est comparable à ... »

 

          La parabole qui nous concerne aujourd’hui est scandaleuse au premier abord. Mais en fait, il faut dépasser ce sentiment.

 

          Au premier abord, ce maître de domaine qui embauche des ouvriers pour sa vigne heurte notre mentalité tant sa façon de payer ces hommes semble injuste.

 

          Logiquement, dans notre monde des hommes, ces travailleurs journaliers auraient dû obtenir un salaire équivalent au nombre d’heures travaillées.

 

          Pas du tout dans la logique du Royaume des cieux.

Il était convenu au départ d’une pièce d’argent... tous l’ont obtenu ; sans différence, sans distinction, sans entrer dans les calculs.

 

          Dieu n’est pas un comptable mais un Père.

          Le Christ n’est pas un DRH mais un frère.

 

          Déjà des dizaines d’années avant la venue du Christ Dieu faisait comprendre au prophète Isaïe et à son peuple :

“Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins – oracle du Seigneur – autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées au-dessus de vos pensées”.

 

          Encore une fois logique des hommes et logique de Dieu sont bien éloignées l’une de l’autre.

 

          Alors ne faisons pas fausse piste...  : cette parabole ne veut pas être un modèle de loi sociale, de relation salariale et patronale.

 

          Il faut aller plus loin... plus élevé dirait Isaïe.

 

          Notons d’abord que Dieu sous les traits du maître de la parabole ne cesse d’offrir sa pièce d’argent et sa vigne et cela à n’importe quel moment de la journée.

 

          Cela veut dire que l’amour du Seigneur est donné en une fois, généreusement, sans calcul à tous les hommes, à toutes les femmes, à tous les enfants du monde.

Son amour peut atteindre les cœurs à n’importe quel moment de la vie, à n’importe quelle heure de l’existence et du cheminement des personnes : notre vie paroissiale est remplie d’exemple, si nous savons bien regarder, au lieu de critiquer ou de comparer avec les temps passés !

          Préférons le parebrise au rétroviseur ! Regardons positivement devant nous !

         

          Devant cet amour de Dieu qui se donne ; nous devons non pas être jaloux ou agacés mais nous devons accueillir ces belles démarches avec joie et reconnaissance.

Elles nous rappellent, si nous l’avions oublié, que Dieu se donne à aimer et découvrir même en dehors de nos plans,

de nos organisations bien ficelées ; qu’avec Dieu ça déborde de partout... gare à nous, alors si nous sommes étriqués, si nous nous croyons propriétaire de Dieu et de ses chemins.

« Vos chemins ne sont pas mes chemins ».

 

          Nous touchons là aux réalités du Royaume des cieux,

au cœur de Dieu débordant d’amour sans mesure.

 

          Par conséquent, pour Dieu, il n’y a pas de gens “non rentables” pour revenir à la parabole de ce dimanche.

Chaque personne a sa place et sa valeur.

Pour Dieu ce qui compte n’est pas le point de départ, mais l’arrivée.

          « Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? Allez à ma vigne, vous aussi ».

          La dignité d’un être humain se mesure à l’appel, à l’embauche qu’il a reçu de Dieu.

Que ce soit pour une œuvre puissante, ou pour l’humilité d’un tout petit service, tous ceux que Dieu veut bien appeler ont, à ses yeux de Père, la même valeur.

          Et Dieu nous demande de n’avoir sur nos frères et sœurs d’autre regard que le sien.

 

          Il faut que nos communautés chrétiennes transpirent de cette réalité du Royaume des cieux. Ne fonctionnons pas dans une logique purement humaine mais laissons-nous travailler, modeler par Dieu. En Eglise pas d’avantage acquis, pas de titre d’honneur ou de préférence, pas de pouvoir à exercer, tout peut être revu pour le bien de l’évangile et des besoins nouveaux dans l’annonce du Christ. En Eglise, comme dans la vigne, un seul maître : Dieu.

 

          Car tous nous sommes embauchés à la même vigne.

Premiers et derniers de façon identique. Et le plus beau de nos titres c’est celui d’ouvriers de l’évangile. Il n’y a pas d’autre nom qui vaille pour un chrétien.

 

          Enfin, cerise sur le cadeau, en conclusion de l’évangile de ce jour : les derniers seront premiers et les premiers seront derniers.

 

          A méditer et surtout à vivre !

                                                                               AMEN

 

 

 

 

 

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