PENTECOTE C
Nous venons d'écouter le récit de la Pentecôte par Saint Luc dans le livre des Actes des Apôtres.
Il nous parle d'abord d'un violent coup de vent : Il fallait bien ce souffle pour secouer les esprits affligés et délier les langues muettes des apôtres. Une pluie de feu était également nécessaire pour embraser les disciples glacés par la peur. Seul l'Esprit Saint pouvait faire sortir de leur refuge ces hommes traqués.
Avec l'Esprit Saint, nous avons tout le contraire d'une Église enfermée, repliée sur elle-même. Le pape François nous le dit à sa manière : "Une Église enfermée sent le renfermé."
Nous sommes donc poussés à sortir "sur les places et sur les parvis" y chercher tous les amis de Dieu. C'est important : tous les hommes sont des amis de Dieu. Il veut que tous soient sauvés.
C'est pour eux que Jésus est mort sur une croix. Notre mission n'est pas de "faire croire" mais de témoigner de cette bonne nouvelle. Beaucoup le font jusqu'au martyre. D’ailleurs « martyr » veut dire témoin.
Qui, croyez-vous, a soutenu dans leur martyre, Sainte Blandine, Sainte Maria Goretti, le père Kolbe, les moines de Thiberine, sinon l’Esprit Saint ?
Qui a soufflé à saint Thomas d’Aquin, aux grands théologiens, les paroles heureuses qui répondent aux interrogations des croyants, sinon l’Esprit Saint ?
Qui “jette un œil” sur les encycliques des papes, sinon cet Esprit Saint, qui ne cesse pas d’inspirer notre Eglise.
Qui aide les époux à garder la fidélité dans un monde qui n’est pas toujours porteur de cette valeur ?
C’est toujours l’Esprit Saint.
Combien de personnes en difficulté cherchent à l’extérieur la force dont ils ont besoin, ou écoutent les sirènes des marchands de bonheur ? Elles oublient que cette force est en eux, la force de l’Esprit Saint du Christ ressuscité vainqueur de tous les obstacles et même de la mort.
Ce qui est merveilleux en ce jour de Pentecôte c'est de voir toute cette foule rassemblée autour des apôtres. Chacun les entend dans sa langue maternelle.
L'Évangile est pour tous les peuples ; il est offert aux adolescents comme aux scientifiques, aux banlieusards, aux ouvriers et aux paysans.
Il est une bonne nouvelle qui les rejoint tous dans ce qu'ils vivent. Il s'adresse à eux avec le langage de l'amour.
L'Esprit de Dieu c'est l'amour personnifié. Saint Jean nous le dit souvent dans ses lettres : "Dieu est amour".
C'est de cela que nous avons à témoigner : Dieu aime passionnément ce monde et il veut le sauver.
L'année de la miséricorde voulue par le pape François nous invite à avoir ce regard miséricordieux de Dieu "sur nous et sur le monde entier".
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Dans l'Évangile de ce jour, nous avons entendu les paroles de Jésus au soir du Jeudi Saint. Il annonce à ses disciples qu'il ne les laissera pas orphelins.
Il leur enverra l'Esprit Saint. Mais avant toute chose, il leur demande de l'aimer et de garder ses commandements : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements ». « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ».
L'Esprit Saint envoyé par le Père au nom de Jésus va tenir son rôle auprès de ceux qui l'aiment. Son rôle c'est "d'enseigner" toute chose. Il vient nous rappeler tout ce que le Christ a dit et fait. Mais ce n'est pas seulement un "aide-mémoire". Le plus important c'est de prendre conscience de la portée des paroles et des gestes de Jésus pour nous et pour le monde d'aujourd'hui.
Cela est important pour nous qui sommes envoyés pour annoncer l'Évangile. Il n'est pas question de répéter un message appris par cœur. Nous vivons dans un monde qui a beaucoup changé.
L'Esprit Saint vient nous rappeler que ce qui est premier ce n'est pas la recherche du confort, ni l'argent mais la personne.
Dans un monde meurtri par les guerres et les violences, il vient faire de nous des artisans de paix, de réconciliation et de communion fraternelle.
« Viens, Esprit Saint en nos cœurs… Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid. Rends droit ce qui est faussé. »
Le jour de Pentecôte, une femme était avec les apôtres : Marie, la Vierge Marie.
On peut deviner sa surprise : ce même Esprit Saint, si discret, si tendre qui l’avait couverte de son ombre pour la conception de son Fils, souffle cette fois en violent coup de vent à la naissance de l’Église.
En ce mois de mai, consacré à la Vierge Marie, demandons-lui de nous laisser surprendre à notre tour par l’action de l’Esprit Saint, dans nos vies, dans l’Eglise et dans la monde : par sa douceur et par sa vigueur.
Nous le lui demanderons dans la joie et la prière, la musique et la danse, lors de notre belle procession mariale dans dix jours où je vous attends nombreux, Eglise en sortie, poussée par l’Esprit !
Amen
