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Paroles du curé
Homélie du Premier mai
Homélie du Premier mai
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| LAVIGNE 985 mots

Homélie du Premier mai

1er MAI 2018

Saint Joseph travailleur

 

          Ne nous voilons pas la face sous couvert de religiosité excessive : le contexte social actuel en France n’est pas des meilleurs… même s’il a été pire dans l’historie de notre pays. On voit bien que des ajustements ont du mal à s’établir… espérons contre toute espérance que la situation s’améliorera surtout pour les moins favorisés c’est-à-dire la grande majorité des habitants de nos villes et villages.

 

          Citoyens et chrétiens, il nous est bon de confier au Seigneur par l’intercession de Saint Joseph l’avenir de notre nation, finalement de nos familles.

 

          Saint Joseph était artisan, travaillant le bois. Et ce père de la terre a transmis à son fils adoptif Jésus l’art du travail manuel. On les connaissait bien dans leur village, Jésus, Joseph et Marie.

 

          D’ailleurs de retour chez lui, à Nazareth, plus tard, alors qu’il avait quitté l’atelier de son père pour se consacrer à l’œuvre de Dieu le Père, ses voisins ne voyaient en lui que « le fils du charpentier ». Résultat : lorsqu’il enseignait dans la synagogue de son village tous étaient choqués ; tous manquaient de foi envers Jésus et donc envers son identité réelle, sa mission de sauveur.

 

          Mais en même temps, il est très probable que lorsqu’il n’était pour beaucoup « que » le fils du charpentier, son travail fut apprécié, son attention aux conseils de Joseph fut remarquée, et sa docilité au travail et en général dans sa maisonnée fut exemplaire.

 

          Alors, c’est bien la jalousie qui était entrée dans le cœur des Nazaréens obstruant ainsi toute autre découverte ou ouverture possible.

 

          Voyez, mes amis, le travailleur Jésus n’avait pas fini de peiner pour travailler

- cette fois-ci non plus bois mais - les cœurs et la raison de tout un peuple chez qui son Père du ciel l’envoyait maintenant !

 

          Cette peine, ce travail, Jésus les vivra trois années jusqu’à réaliser qu’elle le mènerait à la mort, sur la croix… une croix de bois… ce bois qu’il avait aimé travailler sous le regard de Joseph, ce bois est celui qu’on lui impose avec violence sous le regard de tous. Voici le bois de la croix qui a porté le salut du monde !

 

          Ce court parcours de la vie de Jésus avec son père le travailleur Joseph et ses contemporains, est finalement semblable à nos parcours de vie, faits de travail, d’effort, d’étude, d’acquis de compétence… mais aussi d’incompréhensions, de solitude, de rejet.

 

          Ne reproduisons pas l’état d’esprit des gens de Nazareth :

 

Pour cela : sachons, comme Joseph et Marie, accueillir chez nous le Christ Jésus, dans le plus banal de nos journées, dans nos gestes les plus familiaux, dans nos journées de travail ou nos jours de galère quand on connaît le chômage ou l’injustice, voire l’exploitation.

 

Oui, au cœur de nos vies, le Christ Jésus est là et il porte avec nous tout ce qui nous marque de joie ou de difficultés. Il est dans notre atelier, notre bureau, notre chantier, notre cuisine, notre salle de cours, notre terrain de sport, bref… il n’est absent d’aucun lieu et situation de notre vie.

Si nous en étions persuadés, nous vivrions avec un autre élan de foi et d’espérance notre devoir d’état !

Et nous saurions être encore davantage présents aux joies et aux souffrances des autres.

 

Soyons comme Joseph et Marie, attentifs au Christ dans notre présent.

C’est bien ce que nous disait St Paul, comme aux chrétiens de la ville de Colosse : « Tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père ».

 

C’est bien pour cette raison que l’Eglise, dans sa sagesse et experte en humanité, a établi une doctrine sociale enrichie à chaque époque depuis Léon XIII en 1891 jusqu’à Jean-Paul II 100 ans plus tard. En tout, une vingtaine de grands textes d’orientations et d’exhortations.

C’est dans ce contexte que le pape Pie XII a institué en 1955 la fête de St Joseph artisan, destinée à être célébrée le 1er mai de chaque année, date qui était déjà la fête mondiale des travailleurs et de leurs revendications… et qui le reste.

 

Plus récemment c’est le pape François qui déclarait au Parlement Européen :

 

À côté d’une écologie environnementale, il faut donc une écologie humaine, faite du respect de la personne. Le domaine dans lequel fleurissent les talents de la personne humaine, c’est le travail. Il est temps de favoriser les politiques de l’emploi, mais il est surtout nécessaire de redonner la dignité au travail, en garantissant aussi d’adéquates conditions pour sa réalisation. Cela implique, d’une part, de repérer de nouvelles manières de conjuguer la flexibilité du marché avec les nécessités de stabilité et de certitude des perspectives d’emploi, indispensables pour le développement humain des travailleurs ; d’autre part, cela signifie favoriser un contexte social adéquat, qui ne vise pas l’exploitation des personnes, mais à garantir, à travers le travail, la possibilité de construire une famille et d’éduquer les enfants ».

Plus loin il dénonce « l’absolutisation de la technique ; la confusion entre la fin et moyens ; la culture du déchet ; la mentalité de consommation exagérée. »

 

Sainte Vierge Marie, en ce début du mois de mai qui t’est consacré,

nous te demandons de prier le Seigneur pour nous tous, tes enfants.

Et aujourd’hui nous plaçons entre les plis de ton manteau maternel

les hommes et les femmes qui travaillent pour nourrir leurs familles,

ou qui cherchent du travail.

Toi qui as vu travailler Joseph et Jésus dans l’atelier,

regarde le monde de l’entreprise en pleine mutation.

Que les chrétiens s’y engagent pour la paix dans la justice ;

et qu’avec tous les hommes de bonne volonté, advienne un monde meilleur,

germe du monde nouveau dans lequel ton Fils nous accueillera.

 

Amen.

 

 

 

 

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