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Paroles du curé
Homélie du quatrième dimanche du temps ordinaire
Homélie du quatrième dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 817 mots

Homélie du quatrième dimanche du temps ordinaire

QUATRIEME DIMANCHE ORDINAIRE     A

 

          Après les vacances de Noël, retrouvant le mercredi les enfants du catéchisme, je leur présente mes vœux en disant : Bonne Année ! Bonne Santé !

Et à ma surprise l’un deux ajoute “Et beaucoup de billets ! c’est comme ça qu’on dit chez moi !”

 

          Avec l’Evangile d’aujourd’hui, Les Béatitudes, qui sont comme les vœux du Christ pour l’humanité : “Bonne” et remplacé par “HEUREUX” c’est presque pareil ; par contre la santé et les billets ne sont pas considérés comme primordiaux pour le Christ mais bien la pauvreté de cœur.

 

          Je crois deviner ce que vous pensez : la pauvreté = ce n’est pas un idéal de vie !

 

          Et pourtant... prenons le temps aujourd’hui de parler de la pauvreté évangélique.

Le Christ ne prône pas la pauvreté matérielle : elle n’a rien de bon ; cette pauvreté est toujours considérée par la Bible comme un mal à abattre ; les prophètes et Jésus ont dénoncé les situations qui engendraient la pauvreté et les injustices.

 

          La pauvreté de cœur, c’est autre chose.

          Tous les textes de la liturgie d’aujourd’hui en parlent. Voici comment : Dans la première lecture, 7 siècles avant le Christ, le prophète Sophonie décrit ainsi le peuple de Dieu :

“un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur”.

Pour prier le psaume nous chantions : “Heureux le pauvre de cœur : à lui le royaume des cieux” annonçant déjà l’Evangile.

 

St Paul s’adressait ainsi à l’une de ses communautés en la décrivant comme un peuple humble et pauvre :

“ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort”.

 

          Cette faiblesse, cette pauvreté du cœur à laquelle le Christ nous appelle qu’est-elle en fin de compte ?

 

          La pauvreté du cœur n’a donc aucun rapport avec le compte en banque. Les pauvres au sens bibliques se sont les « anawim » ceux qui n’ont pas le cœur fier et le regard hautain, ce sont les humbles du pays.

Ils sont appelés pauvres parce qu’ils ne sont pas repus, ils ne sont pas pleins d’eux-mêmes et de leur science ; il y en eux un creux, un manque…

 

          Alors Dieu pourra les combler.

 

          Le pauvre de cœur moderne est celui qui considère ne rien posséder parce que son trésor est ailleurs, dans les valeurs de l’Evangile, valeurs à découvrir en profondeurs, valeurs jamais parfaitement atteintes et vécues.

 

          En appelant ces pauvres “Heureux” le Christ veut leur montrer une promesse : “Vous êtes sur le bon chemin”.

 

          Au fond la première béatitude “Heureux les pauvres de cœur” c’est celle qui nous permet de recevoir toutes les autres : car tout ce dont il s’agit dans les 8 autres béatitudes sont des cadeaux de Dieu : être capable de miséricorde c’est-à-dire de pardon et de compassion ; être artisan de paix, être doux, être non-violent, être affamé et assoiffé de justice.

         

          Mais sommes-nous suffisamment en manque. Sommes-nous assez pauvres à l’intérieur de nous-mêmes pour trouver en Dieu notre richesse ? pour trouver dans les béatitudes un chemin de bonheur ? pour donner aux autres ce qu’ils attendent en profondeur ?

 

          Alors oui, on pourra dire que la pauvreté a fait notre bonheur et celui des autres.

 

          Cette préférence pour les pauvres de cœur, les vrais humbles, a toujours été manifestée par le Christ. Les pages d’Evangile sont remplies de ces personnes qui ayant conscience de leur “pauvreté” gardaient les mains ouvertes pour accueillir l’action du Seigneur. Du neuf naissaient en elles ; la création passait par elles. Créer c’est donner un “plus”, c’est combler un “manque”, c’est donner de la vie.

Notre Dieu peut toujours déployer sa force créatrice, son don de vie pour ceux qui espèrent et accueillent son action.

 

          Cela veut dire que si nous sommes ainsi pauvres devant Dieu nous saurons accueillir ses dons, la force de sa Parole. Alors nous pourrons à notre tour faire naître, émerger et grandir la vie, puis l’homme.

 

          La grande œuvre de tout chrétien et de devenir créateur avec le Dieu créateur ; et de devenir sauveur avec le Christ sauveur.

 

          Au risque de me répéter je le redis : celui qui est riche de tout est trop blindé pour se laisser atteindre par l’appel de Dieu et l’appel de ses frères ; au contraire celui qui connaît ses manques, ses faiblesses, ses limites, ses pauvretés, se laisse atteindre par Dieu et par les autres.

Et sa vie devient féconde.

 

          Notre faiblesse devient la matière première du Règne de Dieu.

 

          Oui, heureux les pauvres de cœur, le royaume des cieux est à eux.

 

                                                                     AMEN.  

Jésus sur la montagne. On se rassemble autour de lui pour l'écouter.
Jésus sur la montagne. On se rassemble autour de lui pour l'écouter. © ND de la Bidassoa
Jésus sur la montagne. On se rassemble autour de lui pour l'écouter.

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