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Paroles du curé
Homélie du septième dimanche du temps ordinaire
Homélie du septième dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 687 mots

Homélie du septième dimanche du temps ordinaire

SEPTIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE     A

 

          Nous sommes bien marqués par l’actualité du moment : nous sommes à l’heure des rétrécissements identitaires, des nationalismes, des murs qui séparent les pays, des replis qui excluent les autres. Même l’autoroute Hendaye-Bayonne érige des murailles à n’en plus finir… des murs anti-bruits, certes, mais des murs quand même.

 

          Oui, les textes bibliques de ce dimanche résonnent avec une acuité particulière dans le contexte actuel.

 

          Or l’évangile nous invite, nous presse même à… ELARGIR LE PROCHAIN.

 

          Le prochain large qui est « le méchant » celui qui « te gifle » « celui qui veut te poursuivre en justice » ou « prendre ta tunique » ou « celui qui veut marcher avec toi » ou « celui qui veut t’emprunter »… mais encore « vos ennemis » « ceux qui vous persécutent ».

 

          Tous ceux-là aussi, dit Jésus, doivent exister devant nos yeux puis un jour entrer dans nos cœurs.

 

          C’est là le seul chemin qui construira un monde pacifié. Mais quel chantier ! Quel remue-ménage dans nos mentalités, notre orgueil, notre fierté, notre propension à la rancune et au refus de pardonner !

 

          Il faut alors regarder le Seigneur ; relire sa vie ; son message et ses actes. Il est, lui, l’être totalement parfait et il nous tire vers lui, pour nous désengluer de nos principes figés, pour nous faire sortir du trou où nous nous tapissons avec rage, pour nous sauver des eaux profondes, qui, finalement, nous engloutissent… et c’est là, vous l’avez reconnu, le grand mouvement du baptême qui ne doit cesser de nous renouveler en Christ, si nous voulons bien nous laisser saisir par lui, par sa main et son cœur, par sa croix et son amour, par sa miséricorde et sa résurrection.

 

          Bien évidemment, je préfère aimer mon prochain… c’est à dire mon prochain de sang, mon prochain de clan, mon prochain de rite ; mais pas mon prochain différent.

          Là Jésus insiste : « Si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? »

 

          Afin de ne pas nous décourager pour autant, ne nous laissons pas tromper par les mots.

          Par exemple AIMER SES ENNEMIS, cela ne veut pas dire de les aimer d’affection mais de les aimer de compassion : tenter d’être ouvert à leur égard ; arriver tout doucement, pas à pas, à ne pas les enfermer dans ce seul grief qu’il y a entre eux et nous… car ils sont bien plus que cet acte par lequel ils nous ont blessés.

          Jésus le dit ainsi : « Votre Père qui est aux cieux… fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustices. »

 

          Bien sûr, ce chemin d’AMOUR DES ENNEMIS peut être très long par exemple dans des pays en guerre, dans des situations d’extrême violence voire de viol…

          Alors il faut faire comme Jésus l’a fait au plus douloureux de sa vie, sur la croix : il a demandé à son Père de pardonner à sa place : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».

          Oui, Père pardonne à ceux à qui nous ne pouvons pas encore pardonner… et apprends-nous le chemin du pardon, de la réconciliation et même du pardon sacramentel dans la Confession de nos péchés. De là peuvent éclore de vraies œuvres de miséricorde.

 

          En résumé, Jésus, dans cet évangile, nous demande de dépasser les codes légaux et les règlements.

Il veut nous parfaire, certes, mais dans l’amour.

          Ce qui compte c’est le fait que nous laissions remplir à ras bord notre cœur de l’amour de Dieu.

          Etre parfaits veut dire croire à l’Amour, en dilatant notre cœur pour qu’il accueille Dieu.

 

          St Grégoire de Nysse (Père de l’Eglise au 4ème siècle) disait : « Dieu lui-même, qui a déposé en nous les germes du bien dont part toute initiative de sainteté, modèle le bloc… En limant et en nettoyant notre esprit, il forme en nous le Christ. »

 

          « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».

 

                                                                     Amen

Seigneur Jésus, tu nous as dit : "Je vous laisse un commandement nouveau..."
Seigneur Jésus, tu nous as dit : "Je vous laisse un commandement nouveau..." © ND de la Bidassoa
Seigneur Jésus, tu nous as dit : "Je vous laisse un commandement nouveau..."

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