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Approfondir sa foi
"L'été". Une poésie sublime qui interpelle !
"L'été". Une poésie sublime qui interpelle !
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| ND de la Bidassoa 786 mots

"L'été". Une poésie sublime qui interpelle !

Quand l'été vient, le pauvre adore !

Victor HUGO

 

Quand l'été vient, le pauvre adore !

L'été, c'est la saison de feu,

C'est l'air tiède et la fraîche aurore ;

L'été, c'est le regard de Dieu.

 

L'été, la nuit bleue et profonde

S'accouple au jour limpide et claire ;

Le soir est d'or, la plaine est blonde ;

On entend des chansons dans l'air.

 

L'été, la nature éveillée

Partout se répand en tous sens,

Sur l'arbre en épaisse feuillée,

Sur l'homme en bienfaits caressants.

 

Tout ombrage alors semble dire :

Voyageur, viens te reposer !

Elle met dans l'aube un sourire,

Elle met dans l'onde un baiser.

 

Elle cache et recouvre d'ombre,

Loin du monde sourd et moqueur,

Une lyre dans le bois sombre,

Une oreille dans notre coeur !

 

Elle donne vie et pensée

Aux pauvres de l'hiver sauvés,

Du soleil à pleine croisée,

Et le ciel pur qui dit : Vivez !

 

Sur les chaumières dédaignées

Par les maîtres et les valets,

Joyeuse, elle jette à poignées

Les fleurs qu'elle vend aux palais.

 

Son luxe aux pauvres seuils s'étale.

Ni les parfums ni les rayons

N'ont peur, dans leur candeur royale,

De se salir à des haillons.

 

Sur un toit où l'herbe frissonne

Le jasmin veut bien se poser.

Le lys ne méprise personne,

Lui qui pourrait tout mépriser !

 

Alors la masure où la mousse

Sur l'humble chaume a débordé

Montre avec une fierté douce

Son vieux mur de roses brodé.

 

L'aube alors de clartés baignée,

Entrant dans le réduit profond,

Dore la toile d'araignée

Entre les poutres du plafond.

 

Alors l'âme du pauvre est pleine.

Humble, il bénit ce Dieu lointain

Dont il sent la céleste haleine

Dans tous les souffles du matin !

 

L'air le réchauffe et le pénètre.

Il fête le printemps vainqueur.

Un oiseau chante à sa fenêtre,

La gaîté chante dans son coeur !

 

Alors, si l'orphelin s'éveille,

Sans toit, sans mère et priant Dieu,

Une voix lui dit à l'oreille :

"Eh bien ! viens sous mon dôme bleu !

 

Le Louvre est égal aux chaumières

Sous ma coupole de saphirs.

Viens sous mon ciel plein de lumières,

Viens sous mon ciel plein de zéphirs !

 

J'ai connu ton père et ta mère

Dans leurs bons et leurs mauvais jours.

Pour eux la vie était amère,

Mais moi je fut douce toujours.

 

C'est moi qui sur leur sépulture

Ai mis l'herbe qui la défend.

Viens, je suis la grande nature !

Je suis l'aïeule, et toi l'enfant.

 

Viens, j'ai des fruits d'or, j'ai des roses,

J'en remplirai tes petits bras,

Je te dirai de douces choses,

Et peut-être tu souriras !

 

Car je voudrais te voir sourire,

Pauvre enfant si triste et si beau !

Et puis tout bas j'irais le dire

A ta mère dans son tombeau !"

 

Et l'enfant à cette voix tendre,

De la vie oubliant le poids,

Rêve et se hâte de descendre

Le long des coteaux dans les bois.

 

Là du plaisir tout a la forme ;

L'arbre a des fruits, l'herbe a des fleurs ;

Il entend dans le chêne énorme

Rire les oiseaux querelleurs.

 

Dans l'onde, il mire son visage ;

Tout lui parle ; adieu son ennui !

Le buisson l'arrête au passage,

Et le caillou joue avec lui.

 

Le soir, point d'hôtesse cruelle

Qui l'accueille d'un front hagard.

Il trouve l'étoile si belle

Qu'il s'endort à son doux regard !

 

Oh ! qu'en dormant rien ne t'oppresse !

Dieu sera là pour ton réveil !

La lune vient qui le caresse

Plus doucement que le soleil.

 

Car elle a de plus molles trêves

Pour nos travaux et nos douleurs.

Elle fait éclore nos rêves,

Lui ne fait naître que les fleurs !

 

Oh ! quand la fauvette dérobe

Son nid sous les rameaux penchants,

Lorsqu'au soleil séchant sa robe

Mai tout mouillé rit dans les champs

 

J'ai souvent pensé dans mes veilles

Que la nature au front sacré

Dédiait tout bas ses merveilles

A ceux qui l'hiver ont pleuré !

 

Pour tous et pour le méchant même

Elle est bonne, Dieu le permet,

Dieu le veut, mais surtout elle aime

Le pauvre que Jésus aimait!

 

Toujours sereine et pacifique,

Elle offre à l'auguste indigent

Des dons de reine magnifique,

Des soins d'esclave intelligent !

 

A-t-il faim ? au fruit de la branche

Elle dit : — Tombe, ô fruit vermeil !

A-t-il soif ? — Que l'onde s'épanche !

A-t-il froid ? — Lève-toi, soleil !

 

***

En Vidéo - "Les quatre saisons" de Vivaldi : l'été

... " L'été, la nature éveillée, partout se répand en tous sens, Sur l'arbre en épaisse feuillée, sur l'homme en bienfaits caressants."...
... " L'été, la nature éveillée, partout se répand en tous sens, Sur l'arbre en épaisse feuillée, sur l'homme en bienfaits caressants."... © internet
... " L'été, la nature éveillée, partout se répand en tous sens, Sur l'arbre en épaisse feuillée, sur l'homme en bienfaits caressants."...

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