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La fête nationale en 1880 à Hendaye
La fête nationale en 1880 à Hendaye
© Jacques Eguimendya

| Jacques Eguimendya 427 mots

La fête nationale en 1880 à Hendaye

En cette mi-juillet 1880, la France hésite entre la joie et la tristesse, entre l’attaque et la revanche. La loi relative à l’amnistie des individus ayant pris part à la « Commune » permet aux émigrés de rentrer en France, en revanche les membres de la Compagnie de Jésus saisissent les tribunaux pour éviter l’exil suite au décret du 29 mars 1880. Les Bonapartistes et les Orléanistes rêvent de revanche, les Républicains trouvent que l’épuration tarde trop. Face à cet état d’esprit, le Gouvernement diffuse la consigne de magnifier la fête du 14 juillet en illuminant tous les édifices publics et en incitant les particuliers à faire de même. Il est plus ou moins suivi.

 

Hendaye, dans un grand élan patriotique, fait cause commune avec le Gouvernement de Charles de Freycinet. Tous les balcons et fenêtres, tant des édifices publics que des particuliers, sont ornés de cocardes tricolores, drapeaux et de lanternes vénitiennes.

 

Le matin, l’harmonie municipale, sûrement pour réveiller et mobiliser les Hendayais, parcourt les rues au son de l’hymne national. La foule, répond à intervalles réguliers en criant « Vive la République Française ». Un cri général en France dont les fréquentes répétitions ne seront pas appréciées par la presse d’opposition.

 

L’après-midi, le grand frisson d’enthousiasme patriotique laisse la place au divertissement. Les rues et la place sont noires de monde. Les parcourir est difficile, tant la foule est dense et leur largeur diminuée par la présence de nombreux stands de jeux populaires attractifs. Les jeunes Hendayais s’adonnent à la pêche au canard et aux loteries tout comme les jeunes d’Irun venus en nombre pour l’occasion.

Les passionnés et les moins-jeunes essaient de se frayer un passage afin d’atteindre le port où se déroulent des régates sur la Bidassoa.

 

La fête se prolonge dans la nuit, tant à la plage où un bal public a lieu, que dans plusieurs propriétés ou des bals privés ont été organisés. A minuit, c’est la pose pour admirer le somptueux feu d’artifice conçu et tiré par l’entreprise espagnole Aguirre. Pour les ressortissants d’Irun, c’est l’heure du départ, la douane du pont de Béhobie fermant à une heure du matin.

 

Mais il semble que cette fête du 14 juillet ne soit pas appréciée par tout le monde. Quelques Hendayais, « n’étant pas addicts à la République » comme le précise « El Bidasoa », ont passé la frontière pour éviter la fête. 

 

Jacques Eguimendya

Président Passion Txingudi

 

Sources : El Bidasoa du 18 juillet 1880

Le Constitutionnel, Le Figaro, Le Gaulois, Gil Blas, La Lanterne des 13, 14, 15 juillet 1880


 

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