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La Paroisse
Homélie du 20e dimanche ordinaire année A
Homélie du 20e dimanche ordinaire année A

| Maxime EDOH 757 mots

Homélie du 20e dimanche ordinaire année A

Homélie du 20e dimanche du temps ordinaire Année A

 

Car ma maison s'appellera :" Maison de prière de tous les peuples '.

De 597 à 587 avant Jésus-Christ, il y a eu des vagues de déportations de Juda-Jérusalem vers Babylone. En dix ans pratiquement, Nabuchodonosor, roi de Babylone, roi de l'empire perse, fit des razzias successives dans le royaume de Juda, capitale Jérusalem, laissant sur place des vieillards, des femmes enceintes et des enfants.

Bref en peu de temps, le royaume de Juda a été dépouillé, ruiné, vidé de ses élites et de ses bras valides. Et comme la nature a toujours horreur du vide, des étrangers venus d'Égypte, d'Éthiopie, de la Mésopotamie, (des immigrés donc) se sont progressivement installés à Jérusalem et alentours et à force de fréquenter le temple se sont convertis au judaïsme. Et, parmi eux, certains occupent des places dans le temple et suivent les prescriptions du sabbat.

Signalons au passage que l'exil a duré 50 ans, et en 50 ans, beaucoup d'habitudes ont été prises.       Entre temps les déportés ont été libérés. Une fois revenus à Jérusalem, ces Juifs de souche avaient du mal à composer avec des immigrés qui gardaient la maison pendant leur longue absence. Pour trouver un terrain d'entente entre les membres de cette nouvelle communauté, le prophète Isaïe prit la parole en pleine assemblée et dit : « les étrangers qui se sont attachés au Seigneur et observent le sabbat ont, eux aussi droit au salut ». Car, dit-il, ma maison s'appellera " Maison de prière pour tous les peuples ".

Le problème qui se pose dans ce texte, est celui de l'authenticité de la foi en Dieu. -Qui peut croire en Dieu, le Juif uniquement ou tout homme ?-

Avec le prophète Isaïe, nous comprenons que la foi en Dieu créateur n'est plus réduite au cercle du Judaïsme, elle s'ouvre à tout homme, esclave et homme libre, Juifs et étrangers.

Désormais ce qui compte, ce n'est plus l'appartenance à une religion, mais plutôt la disponibilité du cœur de l'homme à accueillir la grâce de Dieu. Comme ces Juifs revenus de l'exil qui cherchent à défendre leur religion, leur foi, perçue comme une propriété privée, nous aussi nous donnons parfois l'impression de faire de notre religion une chasse gardée, ce qui, malheureusement, nous pousse au rejet, au mépris des uns et des autres : tel vient de telle contrée, il peut faire ceci ou cela ; tel est pauvre ou étranger, il ne saurait avoir droit à, telle ou telle chose.

Le prophète nous rappelle justement que tous les peuples ont droit au salut. Du coup, devant le Seigneur, ils ont même traitement, même considération, même dignité, puisqu'ils partagent la même foi. Évidement dans la maison du Seigneur, il y a de la place pour tout le monde sans distinction de classe ni de provenance.

Parlant de cette ouverture, de cette universalité du salut de Dieu pour tous, Jésus, dans l'évangile de ce jour, quitte Génésareth et se retire dans la région de Tyr et de Sidon, un territoire païen. Ce faisant, Jésus nous invite à quitter nos zones de confort pour porter la Bonne Nouvelle aux périphéries.

Chemin faisant, une Cananéenne l'approche et sollicite son aide pour la guérison de sa fille. Une femme, par surcroît une Cananéenne, qui ose s'adresser à Jésus, un Juif, devant toute une foule, cela est inconcevable. Automatiquement les disciples la rabrouent et la réponse de Jésus la secoue sans pour autant lui faire perdre confiance : " Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! ".

Alors Jésus lui dit : " il n'est pas bon de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens".

La femme reprit : " Oui, Seigneur; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ».

En répondant sèchement à la demande de cette dame, Jésus donne l'impression de la repousser, mais en réalité, il voulait justement tester sa foi, afin de s'y appuyer pour opérer le miracle. Une fois convaincu de la foi de la dame, la fille de celle-ci fut guérie.

Chers frères et sœurs, ce qui nous donne accès à la Bénédiction de Dieu, ce n'est pas notre appartenance à telle ou telle religion ; ce n'est pas notre origine, notre beauté, notre élégance notre race, notre rang social. Ce qui nous fait entrer dans la grâce de Dieu, c'est justement notre foi confiante dans la prière.

Puissions-nous, à l'instar de la Cananéenne, avoir une foi vive et persévérante, amen

Alléluia !

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