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La Paroisse
Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 928 mots

Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire

24ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A

 

            En ce dimanche, la liturgie oriente notre attention sur l’essentiel de ce qui meuble notre vie communautaire et fraternelle : le pardon.

 

            En effet, en ce jour, Jésus nous invite à pardonner à ceux qui nous ont fait du mal. Ainsi, la nouveauté est que nous devons dépasser la manière que le monde a de pardonner pour apprendre à pardonner comme Jésus.   

            C’est ce que nous découvrons avec l’Évangile de ce jour à travers lequel Pierre pense être généreux en pardonnant jusqu’à sept fois. Il convient ici de rappeler que Sept est un chiffre qui symbolise la totalité.

C’est dire que, dans son propos, Pierre reste encore dans une logique comptable.

            Or, Jésus va bien plus loin : il multiplie à l’infini le devoir de pardonner. Jésus nous demande donc en ce jour, de pardonner jusqu’à 70 fois 7 fois c’est-à-dire pardonner encore et toujours pour chacune des offenses commises par notre prochain.

 

            En fait, Jésus nous invite à suivre son exemple : il a été livré aux mains des hommes, il a été bafoué, torturé et mis à mort sur une croix. Et pourtant, il a pardonné.

 

            Cette conception du pardon par Jésus avait déjà été évoquée par Ben Sira le Sage au IIe siècle av. J.C., (vers 180), c’est-à-dire très peu de temps avant la venue du Messie au monde.

            Ainsi Ben Sira avait découvert avec ses contemporains, le mystère de Dieu qui est Amour et pardon. C’est pourquoi il appelle tous les amis de Dieu à dépasser le cercle vicieux de la haine pour entrer dans la dynamique du pardon et de l’amour mutuels.

            Bien plus, d’après Ben Sira, c’est parce que Dieu connaît la précarité de l’homme qu’il a pitié de nous ; car : « Il voit et il sait combien la fin des hommes est misérable, c’est pourquoi il multiplie son pardon ».  

            De la même manière, c’est en considérant cette précarité, la nôtre et celle des autres, que Ben Sira nous invite à avoir pitié les uns des autres. Il disait : « Pense à ton sort final et renonce à toute haine, pense à ton déclin et à ta mort, et demeure fidèle aux commandements ».

 

            Ces paroles nous rejoignent dans une société qui pratique la vengeance contre ceux qui nous ont fait du mal.

            De fait, aujourd’hui, il ne s’agit plus de mesurer notre pardon mais de pardonner sans mesure, jusqu’au bout.

Cette invitation au pardon s’illustre par le fait que beaucoup d’hommes et de femmes ont suivi Jésus sur ce chemin d’Amour et de pardon.

 

            À ce propos, je pense à ces femmes qui, pendant la guerre, ont été témoins des atrocités barbares sur leurs époux mais qui à la fin ont accepté de faire fondre leurs anneaux, de les vendre même afin de pouvoir nourrir les bourreaux, ceux-là même par qui elles étaient devenues veuves. Malgré ces horreurs qu’elles ont vécues et subies, elles ont eu le courage de pardonner.

            En agissant ainsi, elles ont suivi l’exemple du Christ. C’est dire, qu’Imiter Jésus, c’est abandonner sa rancune même justifiée, pour qu’elle ne se transforme pas en rancœur. 

 

            En nous invitant au pardon, Dieu nous demande, comme à ces veuves, de faire fondre notre cœur pour le libérer de toute rancune, vengeance, colère…L’exemple de ces veuves nous montre donc que le Seigneur nous invite à l’amour car nous sommes tous frères, membres d’un même corps, le Christ.

 

            À ce propos Saint Paul dans la deuxième lecture nous dit que nous appartenons au Seigneur car : « Aucun ne vit pour soi-même et aucun ne meurt pour soi-même » autrement dit, nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes, mieux encore il existe une solidarité étroite qui nous unit les uns aux autres.

            Jésus nous invite donc à tendre la main à l’offenseur pour l’aider à se relever.

 

            Dieu apparaît comme un Père qui aime chacun de ses enfants. Son grand désir c’est que ses enfants restent unis et solidaires. C’est pour cela qu’il nous a laissé son grand commandement : “Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés” (autant que je vous ai aimés, jusqu’au pardon).

 

            Nous pouvons reconnaitre qu’il est difficile de pardonner ; pourtant le vrai pardon libère, renouvelle et fait des miracles. Le plus souvent nous portons toujours en nous un peu de regret, de rancune, et quand nous sommes provoqués par celui à qui nous avons déjà offert notre pardon, il arrive que la rancœur revienne avec force.       Mais à ce moment-là, le Seigneur exige comme don notre pardon.

            Dieu pardonne tout, mais il demande une chose : que nous ne nous fatiguions pas de pardonner à notre tour. Il veut de la part de chacun de nous une amnistie générale des fautes d’autrui. Il faudrait faire une belle radiographie du cœur, pour voir si en nous, il y a des blocages, des obstacles au pardon, des pierres à enlever car le pardon renouvelle, le pardon fait des miracles.

 

            Pierre en a fait l’expérience avec Jésus et il devint pasteur de son troupeau ; chacun devient une créature nouvelle quand, pardonné par le Père, il aime ses frères.

 

            Alors seulement nous introduisons dans le monde de vraies nouveautés, parce qu’il n’y a pas de nouveauté plus grande que le pardon, ce pardon qui change le mal en bien.

Chers amis, demandons au Seigneur de nous apprendre à pardonner et à demander pardon.  

                                                                                               Amen

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