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La Paroisse
Homélie du 28e dimanche ordinaire année A
Homélie du 28e dimanche ordinaire année A

| Maxime EDOH 1123 mots

Homélie du 28e dimanche ordinaire année A

Bien aimés du Seigneur,

    L'évangile que nous venons de suivre attentivement renferme beaucoup de paradoxes. Tout présage d'une ambiance festive. Un roi décide de célébrer les noces de son fils. Il adresse des invitations à ses proches, à ses connaissances et à ses privilégiés. Le roi espère effectivement les recevoir aux noces de son fils. Mais au jour J, indifférence totale : les invités banalisent le roi et brillent par leur absence. Le roi ne se décourage pas, il fait preuve d'indulgence en envoyant ses serviteurs rappeler aux convives que tout est prêt pour le banquet. Comble de malheur, certains parmi ces serviteurs furent malmenés, voire lapidés.

    En réaction contre ses convives meurtriers, le roi brûle leurs villes et envoie ses serviteurs aux croisés des chemins pour ramener d'autres invités pour les noces de son fils. En peu de temps, la salle fût pleine de convives. Le roi fit son entrée dans la salle de fête et découvrit que quelqu'un parmi les invités de la rue n'était pas en vêtement de noces. Alors il ordonna à ses gardes de le ligoter pour le précipiter dehors.

    Dans ce contexte chargé de paradoxes, quel message pouvons-nous retenir dans l'évangile de ce jour ?

Le message se trouve dans les derniers mots de l'évangile : " la multitude est appelée, mais les élus sont peu nombreux." Il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus parce que les premiers ont dédaigné l'invitation et que parmi les derniers, certains  ne se sont pas suffisamment  préparés  au festin des noces.

    La méditation de cette parabole nous fait penser à trois choses : d'abord le drame de la croix, ensuite la banalisation de l'invitation de Dieu par l'homme et enfin l'habit de noces, symbole de notre véritable conversion. 

Le drame de la Croix

    Le récit plein de violence que nous venons de suivre avec indignation nous rappelle la description dramatique de la mission de Jésus-Christ, fils du Dieu vivant. Évidemment, dans sa mission d'annonce du salut, Jésus a fait preuve de grande miséricorde ; il a nourri les foules, guéri des malades et ressuscité des morts. A son sujet, il est écrit : " Partout où il passait, il ne faisait que le bien ". Mais voyez le sort qui lui a été malheureusement réservé à la fin : une mort tragique sur le bois de la Croix. Quelle ingratitude de la part de ses contemporains et, aux yeux des païens, quelle infamie !

    Aussi dans le texte de ce même évangile, quand Mathieu dit que le roi, en réaction contre les invités meurtriers, a brûlé leurs villes, cela est certainement une préfiguration de la destruction de la ville de Jérusalem par Titus en l'an 70 de notre ère. La capitulation de la cité de David est une conséquence du refus du message des anciens prophètes et notamment du Christ.

Retenons simplement que, depuis Mathusalem, le cœur de l'homme, tiraillé par la liberté, a du mal à accueillir la volonté de Dieu dans sa vie.

 

Le refus de l'homme face à l'invitation de Dieu

    Dans la parabole proposée en ce jour, nous distinguons deux catégories d'invités :

    La première catégorie concerne ceux qui ont usé de violence meurtrière en supprimant les serviteurs que le roi leur a envoyés. Cette catégorie regroupe les pharisiens et les scribes, les sadducéens et les grands prêtres.  Ce sont eux qui ont manifesté de l'hostilité, de l'adversité, voire de l'animosité à l'égard de Jésus en le condamnant à mort d'une manière sanglante. Et pourtant sa mission de proclamation de la bonne nouvelle visait à apporter le salut de Dieu à l'humanité entière.

    Aujourd'hui, nous rangeons dans cette catégorie les lobbies, les puissants de ce monde, tous ceux qui détiennent une portion de pouvoir qu'ils exercent pour écraser leurs frères les humains. Ils sont imbus d'autorité en écrasant les pauvres, les faibles, les justes sans défense, les veuves et les orphelins. En agissant ainsi, ils deviennent handicap à la paix et à la cohésion sociale.

    La deuxième catégorie prend en compte ceux qui ont banalisé l'invitation du roi, préférant vaquer à leur champ ou à leurs affaires ; ceux-ci seraient comparables d'une part aux fils d'Israël et de l'autre, à nous chrétiens notamment nous qui relativisons beaucoup de choses dans notre vie de foi, dans notre relation avec le Seigneur.

    Eh bien ! Nous nous retrouvons pleinement dans cette catégorie, toutes les fois où nous brandissons des raisons pour nous soustraire à nos devoirs de chrétiens. Que de fois on entend dire : toute la semaine, je travaille. Le dimanche est mon seul jour de repos où je peux vaquer à mes loisirs, faire du sport ; partir en voyage, faire du vélo en montagne. C'est le jour de mes bricolages. J'en dispose comme je l'entends ; mon choix personnel passe avant la sanctification du jour du Seigneur.

Eh oui, nous sommes souvent pris par nos "affaires " et nous risquons de donner à Dieu la dernière place. N'est-il pas vrai qu'aujourd'hui encore l'invitation de Dieu résonne ainsi dans nos cœurs trop surchargés ?

 

L'habit de noces, un symbole de conversion.

    La parabole s'achève sur un dernier incident : dans la salle du banquet, un homme est arrêté et jeté dehors "pieds et poings liés ". Son sort, nous dit le texte, est de n'avoir pas porté l'habit de noces. La sévérité du roi contraste avec l'ambiance de joie. Est-il normal d'exiger un habit de fête d'un mendiant ramassé dans la rue ? En possédait-il d'ailleurs ? Quel est donc cet habit qu'il devait porter ?

Mais si, à la question du roi, le malheureux convive garde le silence, c'est qu'il reconnaît son tort. Tous les autres, apparemment ont posé un geste qu'il a négligé de faire. De quoi s'agit-il ? Ils se sont mis dans leur meilleur habit pour faire honneur au roi qui les a conviés. Conscients de la dignité de celui qui les a invités, ils se sont changés. Peu importe le prix du vêtement qu'ils ont endossé. Ce qui est essentiel c'est la démarche de se mettre en état. L'habit de noces est donc un symbole de conversion. Lorsqu'on est appelé par Dieu, on ne doit pas prendre l'invitation à la légère. Il faut au moins se préparer, se purifier.

Ainsi donc, l'habit de noces c'est la transformation intérieure, « la metanoia », la conversion véritable.

Dieu, de toute éternité, prépare pour tous les peuples un festin de viandes grasses et de vin décanté ; c'est ce que nous rappelle le prophète Isaïe dans la première lecture de ce jour. A chacun de se mettre en mouvement vers ce Dieu qui vient sans cesse à notre rencontre.  Amen Alléluia !

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