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La Paroisse
Homélie du 2ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 2ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 1020 mots

Homélie du 2ème dimanche du temps ordinaire

DEUXIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE   B

 

            Nous avons quitté le Temps de Noël et de l’Epiphanie, et nous retrouvons Jésus adulte, 30 ans, il vient de se faire baptiser par Jean le baptiste dans les eaux du Jourdain.

 

Et dans le passage d’évangile qui suit celui de son baptême, on peut penser volontiers que André et l’autre disciple soient restés avec Jésus de 4 h 00 de l’après-midi jusqu’aux petites heures du matin.

Nous ressentons là combien une telle rencontre a été importante pour eux jusqu’à marquer leur vie pour toujours. 

            En fait, André et cet autre disciple dont on ne connaît pas le nom étaient déjà en recherche de Dieu puisqu’ils sont venus près de Jean le baptiste qui invitait à une conversion radicale, à un retour à Dieu.

Devant celui que Jean-Baptiste désigne en disant : « Voici l’Agneau de Dieu » (que nous reprenons à chaque messe) surgit un désir de le connaître plus intimement.

De là leur question : « Où demeures-tu ? ».

La réponse de Jésus les comble : « Venez, et vous verrez ».
 
            On peut imaginer leur partage au soleil couchant dans une hutte de terre battue remplie de lumière, de joie et d’ouverture au plan de Dieu annoncé par les prophètes de l’Ancien Testament dont ils se rappellent les passages appris à la synagogue. Ce colloque et ces échanges brûlent leurs cœurs.

Ils en sortent emballés et André amène son frère Pierre à Jésus en lui disant : « Nous avons trouvé le Messie ». Ils ont saisi toute la profondeur de ce titre l’« Agneau de Dieu » qui est une façon de désigner le Messie attendu par Israël.

            Jésus a sûrement été surpris lui-même de cette désignation le concernant, désignation lourde de sens dans l’Écriture, car l’« Agneau de Dieu » annoncé par les prophètes est un Messie souffrant pour le salut de tous. Jésus et les premiers disciples savent qu’ils s’ouvrent à quelque chose d’inconnu et qui les dépasse.

            == Et c’est ce qui arrive à Samuel dans le récit de la première lecture

            Le jeune Samuel est déjà consacré au Seigneur par sa mère. On imagine qu’il a suivi religieusement ses conseils en acceptant de demeurer au temple. Sa vie se déroule de façon précise et ordonnée. Il fait le service qui lui est demandé. Il est bon serviteur du grand prêtre Eli. Et que se passe-t-il ? Cette voix qui par trois fois le réveille vient de Dieu. Il ne le réalise pas tout de suite. Le grand prêtre en homme sage et avisé lui conseille de répondre : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ». C’est la réponse qui changera toute la vie du jeune Samuel.

            Il ne sait pas exactement, lui non plus, comme les disciples et Jésus, ce qui se passera concrètement dans sa vie, mais il fait un pas irréversible en répondant "Me voici, ton serviteur écoute" et ces mots le mettent en état d’écoute permanente et d’ouverture à la volonté de Dieu sur lui.

            On sait que, par la suite, il aura à réaliser une mission difficile de prophète et de messager du Seigneur. Il sera celui qui consacrera Saül, puis David comme rois d’Israël. Le service du prophète Samuel s'est déroulé durant une période de transition de l’histoire d’Israël. Il a été reconnu comme un des grands personnages de l'histoire du peuple d'Israël. Pendant 80 ans, il a gardé une ouverture totale à Dieu dans des situations difficiles. Il fut un témoin fidèle de l'Alliance de Dieu avec Abraham et David que Jésus viendra mener à sa perfection.

            == En vous racontant à ma façon ces deux scènes, je réalise combien elles me remplissent d’émotion ; car elles rejoignent des grands pans de ma vie.

            Encore jeune, comme Samuel, j’ai entendu l’appel du Seigneur. Mes éducateurs et mes parents m’ont encouragé à répondre « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ». Eux, comme moi, ne connaissaient pas tout le parcours qui suivrait, mais celui-ci m’a conduit au Grand Séminaire et au presbytérat.

            Je suis devenu prêtre, il y a 40 ans cette année, et c’est ma 5ème paroisse chez vous (après Hendaye où j’étais arrivé diacre puis ordonné prêtre ; puis Anglet vicaire, aumônier de JOC, aumônier au Lycée Cantau ; puis St Pierre d’Irube, puis la ZUP de Bayonne et me revoilà sur Hendaye avec en plus Biriatou et Béhobie… et aussi en même temps, des services au niveau du diocèse : chaque fois, la présence du Seigneur se manifestait sous diverses formes toutes plus surprenantes les unes que les autres. Je continue de me lever chaque matin, et de dire, à 65 an passé : « Me voici, Seigneur, parle, ton serviteur écoute ».

            Et Jésus m’invite alors comme à nous tous d’ailleurs par cette parole : « Venez et voyez ».

« Venez et voyez » c’est pour moi prendre du temps pour la prière personnelle, pour la lecture de la Parole de Dieu et pour la méditation de celle-ci, je peux parler de « familiarité avec Jésus ». C’est aussi me garder des espaces de paix et de calme chez moi ou à la campagne où la présence de Dieu dans la nature et aussi sa présence cachée se manifestent à mon cœur. Il se peut que ces chemins vous rejoignent vous aussi.

            Ce qui est important c’est l’attention à la présence du Christ qui se manifeste de diverses façons dans nos vies et en lui demandant : « Où demeures-tu ? »

Il demeure partout où un de mes frères ou une de mes sœurs est dans le besoin.

Il demeure au milieu de nous lorsque deux ou trois sont réunis en son nom.

Il demeure de façon spéciale dans les signes qu’Il a donné à son Église, les sacrements de la foi.

            Ouvrons nos yeux et nos cœurs pour reconnaître cette présence à nulle autre pareille qui nous rejoint au plus profond de notre être ; présence du Seigneur qui, comme Samuel nous fait « grandir »  et nous incite à « ne laisser aucune de ses paroles sans effets ».

 

                                                                       Amen

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