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La Paroisse
Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire et fêtes patronales de la Bixintxo
Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire et fêtes patronales de la Bixintxo

| Jean-Marc Lavigne 859 mots

Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire et fêtes patronales de la Bixintxo

TROISIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

Fête patronales de la Bixintxo

 

            Comme il est bon de mettre en pause la musique de nos vies ; et chez nous cette musique est plutôt funèbre depuis quelques semaines, un tel nombre de nos amis, connaissances, paroissiens, quittent le navire d’ici-bas.

 

            Cette mis en pause s’appelle les fêtes de la Bixintxo. Oh pas pour changer le monde ; pour effacer à tout jamais nos peines et nos deuils, mais pour nous donner un instant, quelques jours, un cœur d’enfant en croisant dans nos rues ces petits ou ces adolescents qui rient, qui chahutent gentiment et dans leurs yeux pétillants de bonheur et d’insouciance, nous retrouvons le goût de l’avenir, le rêve d’un monde nouveau.

 

            Il y a bien longtemps, à cette même date, nos pécheurs avaient aussi besoin de cette pause dans leur travail ; leur faisant un instant oublier les camarades naufragés ou blessés, les gros temps qui font trembler, les navires qui sur les rochers ont craqué, les pèches si pauvres de retour dans les foyers.

 

            Alors, nos ancêtres pécheurs ont demandé à leur curé qui en fit la demande à l’évêque de se mettre en pause ce mois-ci, et non comme autrefois en septembre. Ce mois de janvier, la famille était rassemblée, les bateaux restaient à quai. Et saint Vincent était fêté chaque année comme le saint protecteur de la paroisse et de la cité. Lui qui au 4ème siècle avait connu la persécution parce qu’il était chrétien, de surcroit diacre, à Saragosse, porte-parole de son évêque affaibli ; tous les deux furent mis à mort à Valence après avoir subi la torture.

            Dans la conscience de nos gens de pêche, très croyants, leur petit Vincent renommé par eux Bixintxo leur donnait du courage ; son martyre d’une cruauté extrême a fait de lui un glorieux martyr ; un bouclier pour les hendayais ; un intercesseur auprès de Dieu ; et s’ouvrait le chemin de la confiance en l’avenir… malgré tout.

 

            Le bateau ex voto qui flotte au-dessus de nos têtes fut un jour introduit dans notre église par ces mêmes pêcheurs, exprimant ainsi leur foi, leur espérance et aussi leurs remerciements au Seigneur.

            Le bateau a été baptisé Bixintxo. On peut le lire.

            Et quelle ne fut pas notre joie et notre fierté, Monsieur le Maire de l’avoir hissé et remis au point central de notre église, il y a 7 ans, pour la Bixintxo… au grand damne de certains citoyens à la laïcité maladive qui nous avaient reproché cet acte commun. Or il y a des jours où il nous est bons, chacun à notre place et rôle, d’être au service de notre histoire commune et de la paix. N’est-ce pas.

 

            Oui, toutes les pauses festives et symboliques que nous vivons nous font du bien et sont architecturales pour continuer à construire Hendaye avec toutes les bonnes volontés qui y croient et y travaillent.

 

            Je n’ai pas encore parlé de l’évangile. J’y viens. Là aussi nous y voyons des pécheurs, Simon et André (deux frères) Jacques et Jean (deux autres frères) : Jésus les voit et les appelles à tout quitter pour devenir apôtres… mais tout en restant pécheurs : pécheurs d’hommes ; c’est-à-dire qu’ils iront encore au large des populations locales (et plus tard plus loin encore) pour attirer les personnes, comme on pèche du poisson, mais non pas avec des filets ou des harpons, mais en lançant dans les cœurs la Bonne Nouvelle qui est Jésus lui-même, son message et sa vie.

            Nous sommes nous aussi à notre niveau des pécheurs d’hommes si nous témoignons de notre foi et de notre amour du Seigneur sans rougir, humblement mais assurément.

 

            Tout avait commencé par ce regard du Jésus sur eux quatre ; ce même Jésus ressuscité nous voit aussi et nous appelle à le suivre en quittant un peu notre habituelle barque (notre confort, nos habitudes, nos critiques constantes, nos racismes, notre suffisance… mais aussi nos fragilités morales, nos découragements systématiques, notre pessimisme et nos aigreurs… mais encore la tiédeur de notre foi etc…) pour suivre les pas du Christ, des apôtres, de saint Vincent et apporter aux autres l’espérance et la joie.

            Ils n’étaient pas parfaits ces apôtres de Jésus, pourtant si proches de lui. Mais il leur a fait confiance en les appelant.

           

            Il leur offre aussi de mettre en pause leur mission. On le voit leur demander de venir à l’écart avec lui pour se reposer ; on le voit aussi à un repas festif de mariage avec eux ; on le voit aussi dans un temps d’intimité lors de son dernier repas où il leur donne le pain et le vin signes de sa vie qu’il donnera sur la croix le lendemain.

 

            Aimons donc toutes nos pauses, celles de nos fêtes locales, celles de nos rendez-vous avec le Seigneur par la prière, la messe, la médiation chez nous ou dans la belle nature qui nous est offerte.

 

            Bref ne nous laissons pas envahir, piéger, emprisonner dans nos difficultés.

            Que notre saint patron, Bixintxo, ouvre nos horizons.

                                                                                   Amen 

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