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La Paroisse
A-Dieu Mayie !
A-Dieu Mayie !
© Le sourire de Mayie ne s'effacera pas !

| Jean Marc Lavigne 1006 mots

A-Dieu Mayie !

" Non, non, pas de tablier là-haut, pas de fourneau devant lequel transpirer. Dieu lui-même te sert à sa table ; il a préparé un couvert pour toi. "

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DSCN6821 (2).JPG © 2015
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Eloge Funèbre pour Mayie AÑORGA - Lundi 02 décembre 2019 – église Saint-Vincent Hendaye

 

            Coup de tonnerre sur Hendaye et sur la paroisse et d’abord dans la chère famille de Mayie AÑORGA. Vendredi matin, nous apprenions son décès alors qu’elle était entrée à la clinique pour une prothèse de hanche.

 

            Complications, affaiblissement, lâcher prise : c’est la première et dernière fois que Mayie, (qui en a assumé des situations !) eh bien, a été submergée par le déluge qui lui tombait dessus. Son heure était venue. Et nous la pleurons.

 

            Notre incompréhension et nos larmes rejoignent celles de son cher mari Dominique, ils étaient inséparables, à la maison comme à la ville, à la messe tous les samedis comme aux divers engagements qu’ils assumaient, notamment, ces derniers temps, le Bric à Brac et la Kermesse.

            58 ans de mariage depuis leurs noces à la chapelle du château d’Abbadia le 7 octobre 1961.

            Elle était de la ferme ASCOUBIA près du château ; lui était de DONGOCHENIA.

 

            De leur amour sont nés trois beaux enfants : Beñat, Cathy… et le presque inattendu Peio. Trois frères et sœurs très liés que nous apprécions beaucoup.

Ils ont été tendrement aimés par leur Ama et bien éduqués humainement et chrétiennement. Ils ont trouvé en leurs parents des exemples à suivre. 

 

            Mayie était aussi l’amatxi de Jérémie et Laurent chez Cathy et Jean ; de Nicolas, Vincent, Marie-Emmanuelle et Claire-Marie chez Beñat et Sylvie.

            Il en arrivera aussi chez Peio et Alice : Mayie y veillera depuis le ciel !

            Elle appréciait aussi, et c’était réciproque, les compagnes des plus grands : Raphaëlle, Andréa et Mathilde.

 

            Avec tous ces jeunes et ces enfants, Mayie était aux anges : d’abord elle les accueillait avec une grande joie et les nourrissait avec amour et avec qualité et quantité ! Un vrai cordon bleu. 

            Elle était toujours partante pour jouer, rire, faire des farces, se déguiser, danser avec eux, comme si elle avait toujours 20 ans, toujours dans le coup. Des photos et des selfies de Peio ne me feront pas mentir. 

 

            Mais comment est-elle devenue celle qu’on appelait : Mayie du château ?

            Elle était toute jeune, quand le secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences avait trouvé en Mayie, la « petite laitière » (elle livrait le lait) des qualités multiples. Donc en décembre 1960 elle est nommée à ARRAGORRI et elle y a amené ses parents âgés ; et très vite après son époux Dominique. Elle devient femme de service et guide pendant trois ans et même assistante à l’imprimerie du château. La naissance de Beñat chamboule tout… non ! Joie du jeune couple d’avoir donné la vie.

 

            Mais n’oublions pas qu’avant l’épisode de Mayie du château ; il y a eu l’épisode d’une certaine royauté puisqu’elle fut employée dès 17 ans à l’Enfant Roi ; de là le directeur de l’Etablissement l’embauche à son domicile de St Jean de Luz comme femme de service. 

 

            Toute sa vie, Mayie, solide, vaillante et combative, a fait passer les autres avant elle. Par amour ; avec la joie de rendre heureux le plus de personnes possible et pas seulement sa chère famille !

            Il y en eu des gens accueillis à table, même inconnus, passant par là.

            Et bien sûr le service des secrétaires de l’Académie avec qui elle a appris le protocole, les bonnes manières, l’art de la table bien dressée et agréable.

 

            De cette subtilité qui a profité encore ? Nous, tous les prêtres qui sommes passés à Hendaye, d’abord celui qu’elle appelait Monsieur l’abbé : l’abbé de Magondeau, prêtre scientifique attaché au château et grâce à lui tous les curés et vicaires d’Hendaye. Le point culminant était, semble-t-il, l’Adoration au Château pour l’Epiphanie, fête des astronomes. 

           Elle nous invitait souvent à ARRAGORRI et n’hésitait pas à préparer de bons repas pour le presbytère à l’occasion de grandes occasions.

            

            Je me souviens de fêtes de fin d’année et de début d’année, où aux cuisines et au sous-sol du château, sous l’œil brillant de Mayie en tenue de cuisinière, nous devenions roi et reines, mousquetaires et même Cardinal ! De très jolie fêtes à la limite du délire mais sans jamais dépasser les limites… Mayie était heureuse, elle se joignait à nous après nous avoir si bien servis. 

           Et non Peio, pas toi, tu es tout petit et du dormais. Oh ! Tu t’es réveillé depuis ; d’ailleurs Ama t’a éduqué en te disant : « fais ce que tu veux mais ne sois pas un bandit sur la voie publique… parce que moi, je sais tout, on me dit, hein… » 

            Il y a une seule chose que tu n’as pas respecté, ni toi, ni ton frère, ni tes neveux : elle voulait que vous coupiez votre barbe.

            En bref, l’unité, la joie et la bonheur humeur n’ont jamais quitté la famille ni la grande famille élargie aux amis et gens de passage. Merci Mayie ! 

 

            Avant de décéder, Mayie a signé un document stipulant que Dominique allait pouvoir rester à ARRAGORRI gracieusement en signe de reconnaissance pour tout le travail accompli par elle comme salariée de l’Académie de Science et par lui qui l’a toujours secondée. Elle est partie l’esprit tranquille, le cœur en paix ; et nous en sommes très heureux pour Dominique. 

 

            Curieusement, il y a 8 ans elle a eu comme une prémonition : à mon arrivée comme curé elle me dit : « toi tu viens à Hendaye, c’est toi qui vas nous enterrer ».

 

            Le fait est que / c’est / ce que nous vivons aujourd’hui autour de Mayie, dans une grande reconnaissance et pour elle, dans une prière confiante au Seigneur afin qu’il l’accueille dans la douceur de son paradis. 

            

            Que cette messe, chère famille, vous procure la sérénité venant de notre grande amitié signifiée par tant de monde avec vous, venant aussi de la foi qui vous habite, qui vous anime.

            Et nous le signifions maintenant par le signe de la lumière avec les petits-enfants de Mayie. Le beau cierge Pascal nous rappelle que la nuit n’est pas complète quand on meurt ; mais avec le Christ ressuscité, nous avons la vie nouvelle et éternelle. 

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