Avec Manex Barace en huit épisodes -
Une escapade au Viêt Nam - VI -
Lundi : Sur la route de Hué, prochaine étape, arrêt au « village de feuilles aromatiques » de Tra Que. Ici pas de rizières, mais des champs où sont alignées des travées de salades et autres légumes. Comme déjà remarqué à plusieurs reprises, quelques tombes ont pris place au milieu des parcelles, le culte des ancêtres demandant que les défunts reposent au plus près des vivants. Déjeuner dans un restaurant familial qui propose des cours de cuisine. Il semble que le concept fonctionne bien. Non loin, un buffle travaille pour de vrai dans une rizière. Et pas de problème pour les amateurs de photos !
Retour sur nos pas et traversée de Đà Nẵng à nouveau. Halte dans une fabrique de statues de pierres blanches ou de couleurs. Les bouddhas voisinent avec des statues de la Vierge, des reproductions de statues grecques ou romaines... Il faut bien satisfaire tous les clients potentiels. Inévitable magasin d’usine à traverser obligatoirement, l’autocar attendant de l’autre côté…
Un arrêt non prévu mais qui en vaut la peine sur la plage : des pêcheurs dans l’eau jusqu’au torse ramènent leur filet. Maigre prise ce coup-ci, à peine quelques poissons de petite taille. Un pont orné d’un immense dragon doré enjambe le fleuve. Il est beau mais seulement aperçu de loin.
Menaçant depuis ce matin, le temps se gâte. C’est sous la pluie et dans les nuages que l’autocar franchit le col des Nuages. Arrêt photos quand même, cela figure dans le programme ! Mais où donc est stationné l’autocar ? Visibilité plus que réduite… C’est au pas que nous descendons sur l’autre versant de la montagne. Il fait seulement très gris obscur en bord de mer.
Les pneumatiques des bicyclettes, enfin certains, ont une deuxième vie. Echappant à une mise en décharge (?) ils sont utilisés comme support dans l’élevage des huitres.
Il fait nuit lors de l’arrivée à l’hôtel Rosaleen à Hué.
Mardi : Hué, autrefois capitale impériale du pays du Dragon au XIXe siècle possède un patrimoine culturel important, dont une partie est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est entourée de montagnes, de lagunes et de plages, avec la poétique rivière des Parfums qui la traverse.
Il a plu, et pas qu’un peu, durant toute la nuit, ce qui perturbe quelque peu la visite de la citadelle, construite « à la Vauban ».
Les marchandes de ponchos à 1 euro font des affaires ce matin.
Suit la visite de la cité impériale riche des palais majestueux de la dernière dynastie du Vietnam. Sur la rivière des Parfums, un sampan à tête de dragon nous mène au plus près du restaurant après visite et escalade périlleuse des marches rendues glissantes de la pagode de la Dame céleste. Après le déjeuner, entre deux averses, visite du site des tombeaux de la dynastie des Nguyễn. Puis nouvel atelier artisanal à l’abri des intempéries. Dans celui-ci sont fabriquées baguettes d’encens et les célèbres chapeaux de paille conique vietnamiens. De retour à l’hôtel, mouillé pour mouillé, piscine !
Comme souvent lors de ce voyage, les salles des restaurants choisis sont situées en étage. Dîner de gala ce soir : dîner qualifié de royal et costumé, agrémenté de musique traditionnelle. Un peu bobo mais amusant, tout le monde s’est prêté au jeu (même moi !).
Mercredi : C’est tôt le matin que nous poursuivons le voyage. Un premier arrêt à hauteur du 17e parallèle et un pont historique, qui marquait lors de la guerre la frontière entre le nord et le sud du Vietnam, une zone en principe démilitarisée où se trouvaient pourtant rassemblés et déployés de part et d’autre du fleuve d’importants matériels de guerre.
Sur la route de Vįnh un nouvel arrêt présente un intérêt particulier dans la zone des tunnels de Vįnh Mǒc, une petite partie aménagée (2,8 km) pour la visite d’un immense réseau de milliers de kilomètres de tunnels souterrains utilisés par les combattants du Việt công pour les déplacements d’hommes, les transports d’armes, voire l’hébergement de la population lors des bombardements américains. Assez éprouvant physiquement. Claustrophobes s’abstenir !
Retour à l’air libre ! Les éoliennes présentes le long de la route sont à peine visibles, la pluie s’étant à nouveau invitée chemin faisant. Monsieur Long nous annonce que le prochain village traversé est peuplé de girafes coiffées de parapluies ! Nom donné aux dames qui vivent de leurs charmes dans cet endroit où les nombreux camionneurs font une pause réparatrice.
Le Duy Tân Vįnh Hotel a été choisi uniquement pour des raisons pratiques, la ville de Vįnh étant située à mi-chemin de la prochaine étape touristique. Hébergement et dîner à l’hôtel. Un point c’est tout.
Jeudi : En route pour Ninh Bình. Arrêt pour la visite d’un marché dans un village. Nombreux produits agricoles locaux, garantis kilomètre 0 sauf peut-être les poissons ! De temps à autre, sur la grand-route, pas vraiment cachés, des policiers péjorativement qualifiés de « chiens jaunes » reconnaissables de loin à leur uniforme. Il parait qu’en cas d’infraction il est possible de s’arranger…
Le beau temps est revenu, la température reste clémente. La circulation est toujours aussi dense. Celles et ceux qui le souhaitent et qui le peuvent, profitent d’une balade à vélo dans la campagne après le déjeuner. Les autres, au moins le doyen et moi, profitons de l’ombre au bord du petit bassin dans le jardinet du restaurant. Une vendeuse de broderies attend son heure sur le bord de la route. A-t-elle réellement brodé tout ce qu’elle vend ? Il semble qu’elle ait bien gagné sa journée après le passage de plusieurs autocars…
Non loin se situe ce qui est appelé la baie d’Halong terrestre, sur la terre ferme, dans la province de Ninh Bình. Elle est connue pour ses formations rocheuses en forme de pains de sucre qui se dressent au-dessus des rizières et des cours d'eau environnants. Il est prévu, et cela est bien agréable, une promenade en sampan - deux passagers et une rameuse – sur la rivière entre les pignons karstiques et les rizières. Les chapeaux coniques qui nous sont prêtés ne sont pas superflus. Curieuse technique, les batelières rament avec les pieds ! L’accès au temple Thai Vi logé sur les hauteurs s’effectue en franchissant un petit pont. Pour une photo sans personne, on repassera… Pas mal de marches à gravir pour y accéder, mais le paysage en vaut la peine.
