Avec Manex Barace en huit épisodes -
Une escapade au Viêt Nam - VII -
Vendredi : Visibilité réduite ce matin sur la route de la baie d’Ha Long. Brouillard ou pollution ? Nombreux sont les arbres déracinés et encore couchés, les toitures arrachées, stigmates du dernier typhon qui s’est abattu sur le nord du Vietnam il y a peu.
La baie d'Ha Long, Along ou Halong (en vietnamien Vịnh Hạ Long), signifie « descente du dragon » indiquant « l'endroit où le dragon descend du ciel dans la mer ». Il s’agit d’une vaste baie naturelle d’eau marine de plus de 43.000 hectares (1 500 km2, le plus grand karst marin du monde) dans le golfe du Tonkin en mer de Chine méridionale. 120 km de côte littorale, un panorama marin naturel préservé spectaculaire et exceptionnel, une grande richesse biologique et un écosystème tropical lui valent d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994. Élu en 2011 une des sept merveilles de la nature, c’est une des plus importantes destinations du tourisme au Viêt Nam, et même du monde.
Première visite, un atelier fabrique et vente de perles huitrières. Chaleur moite qui nous fait préférer de vite nous réfugier à l’intérieur du bâtiment. Les explications du processus sont intéressantes, bien expliquées, mêmes techniques qu’en Chine.
Départ, enfin pour une croisière dans la baie d’Ha Long, un des temps forts du voyage. Déception, ne voguent plus les sampans à voile toujours présentés sur les cartes postales et les prospectus des agences de voyage… Il reste heureusement quelques embarcations traditionnelles de pêcheurs qui jettent et relèvent leurs filets. Comme on peut l’imaginer, notre catamaran privatisé n’est pas le seul à naviguer entre les îles et îlots de la baie (près de 3000). Repas à bord tandis que notre bateau vogue vers sa destination. Accostage entre d’autres embarcations de touristes sur un îlot, colline karstique où est cachée une immense grotte naturelle. Il faut se dépêcher de débarquer, nous ne sommes pas les seuls et d’autres bateaux attendent leur tour pour déposer leurs passagers. Sur la terre ferme les groupes avancent et nous passent devant. Cela ne perturbe pas monsieur Long qui raconte tout ce qu’il a à nous faire connaître sans bouger d’un pouce. Je lui en veux un peu car la file d’attente s’allonge désormais. À quoi bon être pourvus d’écouteurs pour écouter ses explications sans avancer au lieu de prendre place dans la longue file d’attente pour accéder à la fameuse grotte ? Nous avons ainsi perdu une demi-heure et sans doute aussi ici la possibilité de baignade dans l’eau chaude de la baie, qui était prévue au programme…
Coucher de soleil derrière des collines, quelque part dans la baie. Superbe.
Le New Star Halong Hotel nous hébergera pour la nuit. Avant le départ pour le restaurant, monsieur Long a l’idée de préparer un punch à sa manière. Excellente idée partagée par l’ensemble du groupe (il n’y aura pas d’invendus). La ville de Halong ne présente guère d’intérêt pour les visiteurs, en dehors de la baie, classée au patrimoine culturel de l’UNESCO.
Samedi : Dernière étape, direction Hanoï. Tout au long de la route, des champs cultivés, des terrains vagues, des usines, des villages. Parfois, au milieu de rien, un hôtel. Pour des gens fatigués qui ne veulent pas risquer un accident ? Non, répond monsieur Long. Peu de clients y dorment, ils n’y passent qu’une heure ou deux, en galante compagnie, précise-t-il en souriant… Les deux autocars empruntés durant le voyage ne disposent pas de toilettes à bord. Besoin impérieux à satisfaire ou pas, nouvel arrêt découverte d’un atelier de broderie, avec toilettes. Aux abords d’un village, sortie d’école. Une longue file de bicyclettes et de motos défile de manière ordonnée entre les champs et sur la route. Bientôt la fin de la route à deux voies, Hanoï apparait sur la rive opposée du fleuve. Première impression de la capitale du pays, une barrière d’immeubles modernes, sans âme. Mais cela ne durera guère, dès l’entrée en ville, cohue et bouchons. Première découverte : le restaurant !
Hanoï (en vietnamien Hà Nội « la ville entre les fleuves »), capitale du Viêtnam, est située au nord du pays, au centre du delta du Fleuve rouge (Sông Hồng). Deuxième ville la plus peuplée du pays (estimation 7,5 millions d’habitants) après Hô Chi Minh-Ville (estimation 8,6 millions d’habitants). Son paysage urbain est marqué par la présence de nombreux lacs, de grandes artères arborées, d'une vieille ville marchande parsemée de nombreux édifices religieux, de l'ancien quartier français, ainsi qu'une périphérie en pleine expansion. La cité impériale de Thang Long, située au cœur de l'ancienne citadelle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La visite était programmée demain matin, mais notre guide l’a avancée à cet après-midi, la queue pour approcher le mausolée d’Hô Chi Minh étant démesurée le matin. Parfois plusieurs heures parait-il. En cet après-midi, moins de monde. La chaleur en est la cause ? Pour accéder à l’immense place, passage par un portique de sécurité : parmi les objets interdits, armes et chewing gum ! Sa volonté d’être incinéré à son décès n’a pas été respectée. Gardé par des soldats en grande tenue, le mausolée est à la hauteur du culte de l’oncle Hô, comme le nomment respectueusement les vietnamiens.
Dans ce même quartier se trouvent le palais présidentiel, bel édifice datant de la période d’occupation française qu’il est interdit de photographier, la police siffle mais les touristes n’en ont cure (n’entendent pas ou n’ont pas remarqué les panneaux d’interdiction), et la pagode du Pilier unique entourée d’un plan d’eau recouvert de nénuphars.
Une visite non prévue dans le programme mais demandée avec insistance par plusieurs participants : assister au passage du train dans une rue piétonne, comme on le voit dans d’autres endroits du monde, au Pérou, en Inde… Ruelle étroite très touristique, où la majorité des rez-de-chaussée des immeubles est occupée par bars et restaurants. C’est surtout une heure avant un passage de train (il y en a plusieurs par jour) que ceux-ci sont pris d’assaut, pour prendre place aux premières loges, à moins d’un mètre du convoi ferroviaire. Par chance, un train est prévu à 18 heures. Les centaines de personnes présentes ce soir, moi y compris, seront ravies de l’expérience. Spectacle de quelques secondes à peine…
La nuit est tombée depuis longtemps, découverte du Babylon Grand, notre dernier hôtel, pas le meilleur, situé dans une rue bruyante, après le dernier dîner dans une ruelle de la vieille-ville. Malgré l’heure qui me semble tardive, énormément de propositions de cuisine de rue sur les trottoirs, voire la chaussée, la circulation étant suspendue jusqu’au matin, ce dont n’ont cure les motos toujours omniprésentes, et pressées. Un petit aperçu d’Hanoï by night chemin faisant.