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La Paroisse
Homélie du 17ème Dimanche du temps ordinaire
Homélie du 17ème Dimanche du temps ordinaire

| Apeza 1109 mots

Homélie du 17ème Dimanche du temps ordinaire

17ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A

 

          Pas de plus grand trésor au monde, pas de perle plus précieuse et pas de filet de pêche plus efficace que l’amour de Dieu ! Voilà ce que proclame Jésus dans les trois brèves paraboles de ce dimanche.

           Ces paraboles sont bâties sur le même modèle, et leur message est le même : pour se donner un projet de vie, il est recommandé de discerner, de trier avant de choisir et de retenir le meilleur.

 

          = Le meilleur des trésors, la plus belle des perles, c’est Dieu et son Royaume qui méritent d’être aimés et recherchés par-dessus tout.

          Le Royaume des cieux mérite que l’on vende tout ce qu’on possède pour vivre à sa recherche. Rien ne peut lui être comparé, rien ne peut être mis en concurrence avec lui.

          Et Jésus lui aussi, en qui se réalise le Royaume, déclare qu’il mérite qu’on laisse tout pour le suivre. Non pas pour s’évader du monde et de ses réalités, mais pour les situer, comme lui, à leur juste place.

C’est aussi découvrir dans notre vie l’importance de la gratuité. Comme Dieu qui est amour total et gratuit, à mille lieux des perspectives d’utilité, de commerce ou de profit.

Justement, bâtir un projet de vie uniquement sur l’intérêt, le profit, l’exploitation des autres, voilà le mauvais choix. Voilà ce qu’il faut rejeter à la mer. Voilà qui empoisonne une vie et éloigne de Dieu.

           La parabole parle d’un trésor qui se trouve caché dans un champ. Elle nous rappelle une fable de La Fontaine « Le laboureur et ses enfants. »

Il y est question d’un trésor qu’ont légué les ancêtres. Ils ont labouré, creusé, fouillé, bêché… mais n’ont rien trouvé. Ils cherchaient peut-être de l’argent, alors que le trésor c’était le goût du travail.

           Pour la foi il en va de même. Croire c’est cultiver le goût de croire et de chercher Dieu. On ne tient sur un vélo qu’en roulant, sinon on tombe. Il en va de même pour la foi et l’amour.

          Foi et amour n’existent qu’en s’exerçant, et ils ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas, contrairement à une certaine pile !

           La foi est une marche sans fin, une recherche perpétuelle de Dieu, une soif amoureuse et une faim de lui que rien ne peut assouvir.  

          Inspirons-nous de ce qu’a écrit saint Augustin : « Cherchons Dieu et l’ayant trouvé, cherchons-le encore et encore ». C’est bien ce que voulait réussir aussi le jeune roi Salomon, première lecture, avoir le cœur attentif et le discernement… oui, il faut chercher et chercher encore pour avoir un cœur attentif et pour discerner.

 

          = Une autre idée me semble importante à souligner dans cet évangile. En effet, en conclusion de ses parabole, Jésus affirme que le vrai disciple est comme un maître de maison tirant de son trésor du neuf et de l’ancien.

           Mais de quel trésor parle-t-il ? Du plus précieux que nous ont livré nos anciens : je veux parler de leur fidélité à la vraie tradition. Leur ingéniosité, leur manière de faire face aux circonstances nouvelles et parfois difficiles de leur vie. Mais aussi leur foi dans laquelle ils ont puisé des ressources pour réparer, aménager, bricoler, inventer, en prenant parfois de grands risques.

Le trésor de notre foi est le même que le leur.

 Jésus invite alors chacun d’entre nous à passer de m’état de scribe à l’état de disciple.

Voyez plutôt :

Le scribe a fait des études. Il est spécialiste de la connaissance des Écritures. C’est un intellectuel ou un théologien qui sait et enseigne. Nous le sommes nous qui sommes parents ou grands-parents, ou même parrain et marraine, ou même prêtres. Nous avons acquis la connaissance de Dieu et de son message ; nous le transmettons ; nous l’enseignons ; nous le rappelons à nos jeunes ou à d’autres…

 

Le disciple quant à lui est à l’écoute d’un maître. Il le suit sur son chemin de vie et de sagesse. Il apprend de lui à chercher Dieu, à vivre selon les critères du bonheur selon le Royaume de Dieu. Ce qui pour lui est premier ce n’est pas l’acquisition d’un savoir ou l’explication des dogmes. Ce qui lui importe avant tout c’est la relation à son maître qu’il respecte, qu’il aime et qu’il choisit d’imiter.

          Ce qui caractérise le disciple du Christ c’est du concret pas du blabla et des postures ; c’est le choix de le suivre sur son chemin d’humanité, sur sa relation à son Père, sur sa manière de vivre la vérité, le pardon, le respect de tous, et prioritairement des petits et des pauvres.

 

Alors sans quitter notre mission de scribe devenons surtout disciples. Ce qui veut dire aussi avoir un comportement digne de notre nom de chrétien, comportement qui parle davantage que nos discours, même s’ils sont excellents, davantage que nos homélies si nous sommes prêtres même s’ils sont nécessaires… mais tellement faux si nous ne les mettons pas en pratique.

Franchement l’enseignement de l’Eglise sur Dieu est magnifique et complet ; les ouvrages qui sont publiés en théologie et spiritualité sont magnifiques et nombreux…

mais est-ce qu’on l’a laisser entrer dans les cœurs pour que le monde change ? Ce qui nous arrive avec cette sale pandémie (réelle ou orchestrée, là n’est pas mon propos) doit nous questionner sur sa cause. Bien en amont de ce problème qu’avons-nous fait concrètement pour suivre les enseignements de l’Eglise sur le respect de la nature, de l’air, de la mer, des animaux, des végétaux, des êtres humains ? Des idées oui ! Des actes qui engagent l’avenir, si peu.

 Donc scribes parfois, disciples toujours, nous devons revêtir la tenue d’un maître de maison ou d’une maîtresse de maison, nous dit Jésus, qui tire de son trésor du neuf ou de l’ancien.

           Nous sommes aujourd’hui les uns et les autres, maîtres et maîtresses de la maison Église ? Et notre trésor n’est autre que l’Évangile ? Un trésor que nous ont légué nos anciens dans la foi, un patrimoine d’une richesse sans prix.

          Mais ce trésor n’est pas seulement une tradition figée et morte de pratiques « anciennes », ce trésor est  une tradition vivante qui crée du « neuf ».

Un trésor du cœur et de la foi.

Il s’appelle l’amour de Dieu et de son Royaume.

A notre tour d’être de fidèles disciples, de bons scribes et surtout d’ingénieux et créatifs maîtres et maîtresses de maison à l’exemple du Christ pour faire le bonheur de notre propre famille et de toute la famille humaine.

 

                                                           Amen

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