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La Paroisse
Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 951 mots

Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire

Jésus dit à Pierre : "Passe derrière-moi, Satan..."

22ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A

 

          Le mot important de cette homélie sera S’AJUSTER.

 

          Quand on construit un meuble par exemple il faut que tous les panneaux de bois soient bien ajustés les uns aux autres ; et un procédé est ici éclairant c’est la jonction entre le tenon et la mortaise, une espèce d’accrochage de deux pièces de bois, tellement bien imbriqués l’un dans l’autre que la solidité est assurée. Le meuble est ainsi bien ajusté.

 

          Quand nos enfants et nos jeunes s’apprêtent à regagner leur école, collège, lycée ou université, il faut qu’ils s’ajustent de nouveau à leur statut d’élèves… alors que l’année scolaire dernière, marquée par le Coronavirus, le confinement et le déconfinement, a été pour certains perturbants ; on parlait alors des élèves « décrocheurs », le contraire de ceux qui ont su s’ajuster à la nouvelle réalité de l’enseignement par la vidéo et l’aide des parents ou des frères et sœurs. L’élève à partir de mardi devra s’ajuster de nouveau pour bien entamer son année scolaire.

 

          Dans la vie du croyant, du chrétien que nous sommes il faut aussi nous ajuster et notamment dans notre paroisse puisque, pour un certain temps, je serai seul prêtre permanent à votre service. L’abbé Marcel ayant dû quitter notre paroisse pour cause de santé et d’âge avancé.

 

Mais malgré cette situation délicate, qui pourrait nous fragiliser même, n’ayons pas peur ; nous saurons ajuster nos vies à la nouvelle organisation paroissiale et ainsi nous serons toujours ajustés à notre Dieu.

 

          = Jérémie aussi (le prophète de la première lecture) vivait une situation difficile, il ne s’y attendait pas au début de sa mission, il a dû ajuster son discours à la situation de son pays appelé par lui à la conversion ; il a même été incompris pour cela ; on a voulu le faire taire et finalement on l’a tué.

Mais lui était resté fermement attaché, ajusté au Seigneur qu’il aimait par-dessus tout ; Dieu l’avait séduit et rien ne pouvait éteindre ce feu dévorant de Dieu au plus profond de son être.

 

          = Et saint Paul, de son côté (notre deuxième lecture) a aussi changé de cap, pourrions-nous dire : au départ il persécutait les chrétiens puis il s’est ajusté à Jésus Christ pour devenir l’apôtre que nous savons. Et aujourd’hui, il nous dit : “Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu.”

 

          = Dans l’Évangile, nous voyons Pierre qui a du mal à s’ajuster à Jésus. Dimanche dernier nous l’avons entendu faire une belle profession de foi. Il proclamait : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant” » Jésus lui avait dit en retour : “Heureux es-tu c’est mon Père qui t’a révélé cela ”. Et aujourd’hui il lui dit : « Passe derrière moi, Satan ! tes pensées ne sont pas celle de mon Père ».

          Changement radical ! … parce que Pierre ne peut pas admettre que son Maître devra vivre la passion et mourir sur la croix, comme vient de l’en avertir Jésus. Pour Pierre c’est impensable. Il s’attendait à un messie qui allait triompher avec puissance de tous les obstacles ; il voyait en lui celui qui allait libérer son peuple de ses péchés et de l’occupation Romaine.

          Et Jésus continue, comme une mise au point très ferme : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive. »

Il ne s’agit plus pour les disciples de tracer leur route selon leurs propres désirs mais de marcher derrière Jésus. C’est lui qui nous montre le chemin pour nous conduire vers la vraie vie. Son amour va jusqu’à livrer son corps et verser son sang pour nous et pour la multitude.  

 

Par conséquent, le chemin qu’il nous montre n’est pas un chemin de facilité mais de renoncement et de don de soi.

          Être disciple du Christ c’est donc prendre notre croix. Porter sa croix c’est accepter le risque de la fidélité, le risque d’être incompris, bafoué et ridiculisé. C’est accepter de donner la priorité au service des autres.

Nous sommes loin des perspectives du monde qui met le “moi” au premier plan, le service des autres au deuxième et le service de Dieu en dernier (quand il est considéré).

 

Voilà ces textes bibliques qui nous provoquent à nous ajuster à Dieu et à son projet. C’est une conversion de tous les jours qui ne sera possible que dans la méditation de l’évangile et la prière.

 

C’est pour mieux répondre à cet appel du Seigneur que nous nous réunissons chaque dimanche pour célébrer l’Eucharistie.

 

Eucharistie, messes, qui seront donc moins nombreuses puisque vous n’avez plus qu’un seul prêtre sur votre paroisse.

Il faut s’ajuster à lui et par lui au Christ.

C’est-à-dire retrouver le sens de la paroisse Notre Dame de la Bidassoa, paroisse qui ne se limite pas à chacun son église, son clocher favori. Paroisse qui en période de pénurie de prêtre va rester vivante grâce à vous, à votre fidélité. Vous saurez vous ajuster avec joie et ouverture même si c’est avec regret au départ ; changer d’église quand c’est nécessaire sans rancune, organiser du covoiturage d’autres fois, veiller les uns sur les autres pour que personne ne soit privé de la messe sur notre paroisse.

Nous prierons en ce sens, nous agirons en ce sens.

 

Que Notre Dame de partout, et pour nous « de la Bidassoa » nous ajuste les uns aux autres pour mieux nous ajuster à la situation nouvelle, et au final pour être ensemble ajustés au Christ.

 

                                                           Amen

 

 

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