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La Paroisse
Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 794 mots

Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire

24ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE  A

 

          L’Église fête demain la Croix Glorieuse, signe de la victoire sur la mort. Regardons la croix : ce signe avec lequel nous nous marquons, ce signe souvent au bord de nos chemins, au sommet de certains pics ou même, j’espère, accroché au mur de notre chambre.


          La croix ! Une barre verticale qui va de bas en haut. Chrétiens, nous avons bien les pieds sur terre. Pourtant notre regard se tourne vers le ciel. Jésus nous tire vers le haut. « Nous sommes capables de Dieu », disait Saint Bernard !

Une barre horizontale : Jésus a les bras grands ouverts sur le monde, tendus largement vers les hommes. Invitation à aller vers chaque être humain, à devenir nous-mêmes pleinement humains. Sous peine d’« avoir les mains propres, mais n’avoir pas de mains », reprochait un poète aux Chrétiens.


          Jésus sur la croix, affaibli et souffrant échange avec un bandit, crucifié lui aussi à côté de Jésus, on l’appelle le bon larron. Ce dernier se reconnaît pécheur et demande pardon ; il sera le premier à entrer avec Jésus au Paradis !

 

Enfin, sur la croix, Jésus s’adresse à son Père, avec ses mots très forts à propos de ceux qui l’ont condamné et mis à mort : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! »


          Toute sa vie publique Jésus avait prêché le pardon.

Et aujourd’hui, dans l’évangile, il invite Pierre à pardonner encore et encore : 70 fois 7 fois !

 

Jésus fait ce qu’il dit, au moment de son ultime message, avant de passer par la mort. Il parle en vérité.

 

Jésus nous montre le seul chemin pour vivre, celui du pardon.

 

Si je garde de la rancune et de la colère, elles macèrent en moi et me pourrissent la vie ! Nous l’entendions déjà dans les lectures de dimanche dernier.

 

Si la liturgie insiste à nouveau ce dimanche, c’est parce que le pardon est essentiel, il est central dans la vie chrétienne. La rencontre du Christ ne peut nous laisser indifférent devant cette démarche, qui s’enracine dans la miséricorde de Dieu lui-même qui est Père.

 

Comme les parents sont patients devant leur enfant qui apprend à marcher, se lève, tombe et recommence, de même Dieu le Père et patient ; il a même, pourrait-on dire, un cœur de mère qui ne désespère jamais de nous ; qui nous pardonne toujours !

 

Combien je plains ces personnes figées, rigoristes, qui en sont restés à une vision de règles à respecter, du permis et du défendu… « Aime et fais ce que tu veux », nous dit saint Augustin, un des plus grands penseurs Chrétiens. Voici sa citation en entier : Aime et fais ce que tu veux ! Si tu te tais, tu te tais par amour ; si tu cries, tu cries par amour ; si tu corriges, tu corriges par amour ; si tu épargnes, tu épargnes par amour. Qu’au dedans se trouve la racine de la charité. De cette racine rien ne peut sortir que de bon. »

 

Jésus nous invite à aimer.  

 

Entrer dans cette logique du pardon - illogique à vue humaine pour nombre d’entre nous -, c’est se donner le droit de continuer à vivre, de se remettre en marche. Quelqu’un t’a fait mal ! Laisse tomber, avance. Fais un pas vers lui et tends-lui la main si tu peux. Si tu n’y arrives pas, si le pardon est trop difficile, présente-le à Jésus et prie pour lui. Le Christ saura quoi faire…


          Si tu ne pardonnes pas à l’autre, comment pourras-tu te pardonner à toi-même ? Le pardon n’est pas le chemin des faibles ou des lâches, c’est la route de Dieu lui-même !

Le pardon, c’est finalement le chemin de la liberté, sans vieux carcan qui m’entrave.

 

J’ai même à apprendre à pardonner aux évènements qui m’ont marqué et pas seulement aux personnes.

Combien de personnes en veulent à leur temps, à leur époque, à leur milieu d’origine, et donc à Dieu qui laisserait faire ? Nous sommes souvent obligés de vivre l’inattendu qui vient nous déranger. Nous n’avons pas le choix. Allons-nous l’accepter, faire avec, vivre dans l’abandon, ou nous arc-bouter à nous casser les reins ?     

Il faut aussi savoir pardonner à notre histoire personnelle, familiale et sociale. Sinon, on n’avance plus et se rabougrit comme des piments au vinaigre.

 

Quand on a pardonné, on ressent la douceur envahir notre cœur comme une caresse intérieure que nous espérions parfois depuis longtemps.

                         
          Voilà notre espérance, puisque, comme le dit Paul, « aucun d’entre nous ne vis pour soi-même… si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur… nous appartenons au Seigneur », qui est pardon et miséricorde, lent à la colère et plein d’amour, patient pour chacun de nous.

 

Pourquoi s’en faire, l’essentiel de l’Histoire est joué et le Christ a gagné. Car il est ressuscité !

Amen

 

          

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Toujours ! Beti ! ©
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