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Paroles du curé
Homélie du 29e dimanche du temps ordinaire - C - à Saint Martin de Biriatou
Homélie du 29e dimanche du temps ordinaire - C - à Saint Martin de Biriatou
© Messe du 11e chapitre de la Confrérie de la pomme

| Jean-Marc Lavigne 964 mots

Homélie du 29e dimanche du temps ordinaire - C - à Saint Martin de Biriatou

... "Il est possible que vous constatiez cela dans vos confréries aussi ..."

Alors que la vie humaine dure plus longtemps qu’autrefois, elle se présente comme un parcours rempli d’imprévisible. 

         Tout va plus vite. 

         Au lieu de réparer, on jette et on achète du neuf.

         Les CDD, l’intérim, les petits contrats progressent aux dépens des CDI. 

          Tout devient « fluide » et « flexible ». L’engagement durable dans plusieurs domaines est une valeur quelque peu bouleversée. 

         Devant les aléas et la dureté de la vie, devant les épreuves dans le domaine du travail, du couple, il faut rebondir mais beaucoup perdent pied, baissent les bras, se laissent envahir par le découragement. 

          Il est possible que vous constatiez cela dans vos confréries aussi ; où après l’effervescence des débuts, une certaine lassitude s’installe, voire les jalousies, les paroles blessantes ou pire les silences qui en disent long.

         Il en va de même en ce qui concerne la foi. Alors qu’à une époque elle pouvait être stable et enracinée pour toute une vie, elle se fait, de nos jours, plus fragile et change au gré des courants d’idées ainsi que des sentiments et des relations. 

         Dans l’Evangile, Jésus invite ses disciples à résister au découragement. Comment ? par la prière.

         Jésus dit une parabole pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager.

         Cette parabole met en scène un juge sans justice qui exauce une pauvre veuve parce qu’elle lui casse la tête depuis longtemps.

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29doc.jpg © "... comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
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Jésus dit que Dieu de son côté, lui qui est toute justice, écoute toutes nos prières et qu’il faut prier avec insistance. A la fin de son propos, Jésus semble lui-même un peu découragé. Il pose et se pose une question de taille : « A la fin des temps, lorsque le Fils de l’homme viendra y aura-t-il encore des croyants ? Y en aura-t-il qui prieront, qui s’adresseront à Dieu ? qui le supplieront et accueilleront sa force ? » 

Qu’adviendra-t-il si les croyants désertent leur propre foi en Dieu et en l’homme, déclarent la mort de toute espérance, pensent que la prière est inutile, et baissent les bras devant les assauts de nouvelles misères ? 

Notre mission, celle de l’Eglise n’est-elle pas de garder les yeux, les bras et les mains de l’humanité levés vers Dieu et de rappeler à tous les devoirs de bénédiction, de lucidité et de conversion ?

Chers amis membres des confréries gourmandes, vous avez souhaité commencer votre journée, et le 11ème chapitre de la Confrérie du sagarno de la Bidassoa par la messe ; c’est la prière par excellence pour les chrétiens. Une prière personnelle et communautaire où le souffle de Dieu rejoint votre souffle. Ici se réalise ainsi une alliance qui, par vous, devra infuser vos associations de valeurs évangéliques. 

Et puis, je suis certain, qu’ayant déposé vos capes, vos foulards et vos belles coiffes, vous retrouvant comme tout homme, comme toute femme, vous retrouvez aussi votre âme dont les racines plongent dans la foi de vos parents, de vos ancêtres, de vos fondateurs. La plupart d’entre eux étaient des priants.

C’est Moïse (première lecture) qui devait lever les bras avec son bâton et ainsi encourager son peuple qui était attaqué par les Amalécites. Face aux assauts des ennemis, il ne faut pas baisser les bras, rester inerte… mais avoir le ressort pour réagir, voire résister. 


                Ainsi, il faut persévérer dans la marche vers la liberté, persévérer dans le combat contre l’asservissement, parce que Dieu lui-même persévère dans son œuvre de libération de l’homme. 

         Il faut persévérer dans la confiance en Dieu parce que Dieu persévère dans sa confiance en l’homme. 

         Pas question de baisser les bras quand surviennent les épreuves. Pour l’exprimer, Moïse reste en prière tant que dure le combat. C’est grâce à sa persévérance jusqu’au coucher du soleil, que Josué triomphe des Amalécites. 

         Si chacun de nous persévère au plus dur de sa vie, cela fait tout une chaine de persévérance… et cela peut donner envie à d’autres de lutter contre l’injustice et pour la liberté ; mais aussi pour la paix religieuse partout et en chacun… 

          Nul doute que nous participons alors aux combats qui ont été ceux du Christ lui dont les paroles et les actes, et surtout le don de toute sa vie sur la croix n’avaient d’autre but que d’élever l’être humain dans a dignité et dans sa confiance en Dieu. 

         Sur le sommet du Golgotha, c’est Jésus qui aura ses deux bras élevés vers le ciel, signes de son combat d’amour, de sa confiance en Dieu et de sa victoire sur les forces du mal. 

          Les bras du Christ en croix ont eu aussi besoin de soutien. La présence tout près de lui du Bon Larron qui lui a parlé avec foi ; la présence douloureuse et maternelle de Marie et de quelques autres femmes ; la fidélité de Jean, le seul apôtre resté là… oui cette présence a aidé Jésus à prier son Père au moment de sa mort ; et à se donner totalement pour nous sauver. 

Ils ont en quelque sorte aidé Jésus à persévérer à son tour… au plus dur et scandaleux de sa vie. Persévérance de Jésus dans sa mission d’amour pour les hommes et pour son Père. 

         La mission universelle de l’Eglise est de mener avec persévérance les mêmes combats que son Seigneur, contre le mal partout et sous toutes ses formes, et cela avec les armes de l’amour et de la prière. Sa mission est aussi de permettre à la solidarité mondiale de durer dans le partage avec les victimes du malheur. 

          Un théologien que j’apprécie bien a certainement raison quand il dénonce que dans la spiritualité chrétienne, il y a trop de cantiques et peu de cris d’indignation ; trop de complaisance et peu de nostalgie pour un monde plus humain ; trop de confort et peu de soif de justice.

          A débattre puis à méditer en partageant quelques verres de sagarno.                                              

Amen

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