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La Paroisse
Homélie du 4ème dimanche de Pâques
Homélie du 4ème dimanche de Pâques

| Jean-Marc Lavigne 1001 mots

Homélie du 4ème dimanche de Pâques

QUATRIEME DIMANCHE DE PÂQUES  B

 

Le 4ème dimanche de la joie de Pâques est consacré à prier de façon plus pressante pour les vocations dans l’Église.

 

Et c’est une belle occasion qui nous est donnée de méditer sur ce que sont les vocations – parce qu’il faut en parler au pluriel – qui puissent être au service de l’Église et au service du prochain.

 

          Vocation vient de « vocare » en latin : appeler. C’est donc un appel qu’un baptisé reçoit de la part du Seigneur, dont le Seigneur a l’initiative. 
          Les récits de vocation dans la Bible commencent avec quelqu’un qui se met à l’écoute de, qui se décentre. On le voit avec Abraham, avec Moïse et les prophètes, avec les apôtres et jusqu’à nos jours. Et cela finalement pour se laisser surprendre par quelque chose qui l’habite.
          Mais, si la vocation vient de Dieu, elle demande toujours de quitter quelque chose, ou quelqu’un.

Dieu demande à Abraham :

« Quitte ton pays et la maison de ton père. »

On le voit dans la vocation matrimoniale :

« L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme. »

           

Et dans l’Église, on reconnaît deux grandes sortes de vocations, qui sont des manières différentes d’incarner l’alliance que Dieu a scellé avec les hommes :

= la vocation dans le mariage (la vie matrimoniale)

= la vocation dans le célibat consacré (la vie sacerdotale)

 

          Ces deux vocations sont réponse à l’Amour de Dieu pour nous et sont deux manières d’aimer à notre tour.

          Dans l’amour matrimonial, il y a cet amour privilégié pour une personne qui sera l’époux ou l’épouse.

          Dans la vocation au célibat consacré, c’est un amour universel : il y a quelque chose en moi qui va au-delà de cette personne singulière – qui serait mon épouse, mes enfants, ce qui est naturel – mais quelque chose qui m’invite à l’universalité, dans un amour qui n’a pas de frontières.
           

Dans le mariage sacramentel il y a quelque chose de sacré dans l’union de deux chrétiens qui veulent témoigner de l’amour de Jésus.

 

    Dans le choix du célibat consacré, quelque chose d’autre et d’absolu se manifeste, une identification au Christ. Et au Christ pasteur, Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis ; il se donne comme l’agneau égorgé sur la croix ; alors que l’autre, le mauvais berger, abandonne le troupeau et le laisse dévorer par les loups.

 

 Le prêtre est chargé d’une paroisse, il donne sa vie pour elle. Et c’est le côté à la fois enthousiasmant et épuisant du sacerdoce, car cette logique de don n’a pas de fin… le célibat consacré est cette vie donnée, dans une logique de don sans retour. Et chacun de nous disons à la suite de Jésus : « Je donne ma vie pour mes brebis ; j’ai encore d’autre brebis qui ne sont pas de cet enclos. Ma vie, nul ne peut me l’enlever, je la donne de moi-même ».

Mais en même temps, nous savons que nous sommes souvent de pales visages du Christ Seul Vrai Bon Pasteur.

 

          Ceci dit, on pourrait se demander s’il n’y a que deux formes d’appel : la vie matrimoniale et la vie consacrée ?  

 

Pourquoi ne pas imaginer d’autres vocations… Pourquoi pas un appel sous forme de service ? n’y a-t-il pas des vies professionnelles qui sont de l’ordre de la vocation, notamment dans les secteurs à forte valeur ajoutée comme dans le milieu médical, éducatif, social…

 

          Il est intéressant d’être à l’écoute des appels qui nous sont lancés. Les appels du quotidien, et ceux des grands choix de vie.
          Il y a beaucoup d’autres choix à poser, à commencer par le choix de faire le bien : dans telle ou telle situation, c’est le Saint Esprit qui nous appelle intérieurement à faire le bien.

          Par opposition, le péché par omission est commis dans le cas où l’on voit le bien qu’il y a à faire, mais par paresse, par vanité ou pour tout autre raison, on y renonce car cela nous demande de sortir de nous-mêmes et de rentrer dans une logique de don.

          Toute vocation, tout appel petit ou grand nous invite à rentrer dans un don de nous-même et c’est cela qui nous rend semblables au Christ : on rentre dans ce don désintéressé de nous-mêmes.

 

          Un autre point est celui de constater combien le manque appelle. Le pape Jean-Paul II racontait comment il a eu son appel au sacerdoce. Il avait vu le vieux prêtre de sa paroisse décéder, et il s’est posé la question :

« Qui va le remplacer ? Pourquoi pas moi ?
Envoie-moi Seigneur (comme dans Isaïe). »

 

          La réalité appelle, le manque appelle : il y a un bien à faire. « Et pourquoi pas moi, Seigneur ? ».
          C’est une autre manière de regarder la réalité de notre monde : toujours et pour tout avec un regarde de Foi. Dans cette réalité concrète que le Seigneur nous donne dans ce monde, Dieu nous attend.

Toute vie est vocation. Il n’est pas de vie inutile, ni de vocation inutile. Toute vie vaut la peine d’être vécue : même celle qui semblerait la plus fragile, le plus blessée dit quelque chose.  

 

          Les vocations ne sont pas uniquement dans le célibat consacré : la première vocation est l’appel à vivre. Et pour certains, c’est déjà beaucoup d’énergie : les raisons de santé, de relations et d’équilibre psychologique font qu’il est plus difficile pour certains de vivre que pour d’autres. Et de choisir la vie est déjà réponse à l’appel de Dieu. 
          La notion de vocation est multiforme, ce qui permet justement à chacun de trouver ce à quoi il ou elle est appelé(e), et cela peut se révéler à tout âge.

Répondre « oui » au Seigneur, c’est nous mettre en chemin avec lui… pour qu’il modèle nos cœurs à l’image de son Cœur de Pasteur passionné de tous.  

          Alors nous découvrons la joie de donner nos vies pour que grandisse la vie des autres.

 

Amen

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Croix pectorale du pape François : le Bon Pasteur ©
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