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La Paroisse
Homélie du 6ème dimanche de Pâques
Homélie du 6ème dimanche de Pâques

| Jean-Marc Lavigne 968 mots

Homélie du 6ème dimanche de Pâques

SIXIEME DIMANCHE DE PÂQUES  A

 

On appelle ce sixième dimanche de Pâques, le « dimanche de l’expansion missionnaire ». Ainsi avec Philippe, l’un des diacres, en Samarie, la Bonne Nouvelle, d’abord proclamée à Jérusalem, commence à s’étendre à toutes les nations (c’était la première lecture).

L’évangile nous présente la promesse de Jésus d’envoyer un Défenseur, l’Esprit Saint. C’est lui, l’Esprit Saint, le véritable artisan de l’expansion de la Parole, qui désormais emplit le cœur des apôtres d’hier et d’aujourd’hui et travaille de l’intérieur le cœur de ceux qui entendent le message de la Bonne Nouvelle du Salut.

 

En ce temps liturgique de l’attente de l’Esprit Saint qui doit relancer notre foi par la fête de la Pentecôte, dans 15 jours, il nous est ainsi rappelé que notre foi, ce trésor inestimable, qui est encore bien plus le fruit de l’Esprit Saint que celui de notre mérite personnel, cette foi donc, n’est pas d’abord destinée à notre confort spirituel, à nous rassurer intérieurement, à légitimer notre conduite mais qu’elle est en nous comme un cadeau que je dois partager, communiquer, répandre autour de moi, diffuser.

 

Depuis que je suis confirmé, je n’ai pas la foi « pour moi », j’ai la foi « pour les autres. » Et l’Esprit Saint ne me communiquera cette force que dans la mesure où j’en fais bénéficier les autres. 

 

C’est toute la différence qu’il y a entre les sacrements de Baptême et de Confirmation même si ils sont bien liés :

= Au Baptême, c’est vrai, j’ai reçu l’Esprit de Dieu pour être adopté par lui, pour vivre de sa vie, pour faire partie de l’Église, corps mystique du Christ en qui je renais.

= Par le sacrement de Confirmation, l’Esprit Saint m’est donné, non plus pour mon édification personnelle mais pour la mission, pour l’apostolat, pour l’annonce de la bonne Nouvelle aux autres, autour de moi. 

 

Je ne me contente plus d’être éclairé intérieurement par la foi, je deviens capable maintenant d’éclairer les autres, à mon tour, en rendant compte de cette foi qui m’habite, qui me fait vivre certes mais qui est capable d’en faire vivre d’autres autour de moi, si je suis capable de la faire passer, de la communiquer.

 

Et voilà que nous arrivons à la vraie question, au problème qui est presque toujours le nôtre : cette foi qui vous habite, cette vie intérieure qui vous anime, cette espérance qui vous fait vivre, êtes-vous capables d’en rendre compte aux autres, d’expliquer à ceux qui vous le demandent ? Quel est le contenu de cette foi ? Sommes-nous capables d’en faire l’exposé, de passer cette bonne Nouvelle pour qu’elle soit auprès des autres, séduisante, enviable par eux ?

 

Soyons concrets : si quelqu’un de votre entourage, un ami, une relation, tout de go, vous demande : « Dis donc, tu es chrétien, toi, je l’ai senti plusieurs fois à cause de ta conduite mais peux-tu m’expliquer ce qui te fait agir ainsi, quel est le contenu de ta foi ? Quel est ton idéal, qu’est-ce-qui est le ressort de ta vie ? ».

Alors qu’allez-vous répondre ? Quels mots allez-vous employer ? Est-ce que vous allez répondre :« Oh ! Moi, tu sais, oui, bien sûr, je suis chrétien mais de là à te dire pour quoi… Il y a de la distance… Je vis cela au jour le jour, à la petite semaine sans trop savoir les raisons. C’est un peu comme ma voiture ; elle me traine à tel ou tel endroit mais je n’ai jamais mis le nez dans le moteur ».

 

Mes amis, sur certaines portes, il y a écrit « Privé », ce qui veut dire que l’on entre ici dans un domaine personnel, que l’accès en est réservé, que n’entre pas n’importe qui… J’ai peur que sur la porte de la foi de certains chrétiens, beaucoup n’y lisent que ce petit mot : « foi privée » comme « domaine privé », « entrée privée » et de ce fait, dans ce cas-là, on en prive les autres.

Oh ! Pas forcément par égoïsme mais faute d’avoir pu rendre communicable et à la disposition des autres, ce qui est mon bien le plus précieux et qui ne m’est donné que pour être distribué.

 

Tout ce que nous avons reçu depuis notre Baptême, toutes ces grâces accumulées au long des années sont-elles faites pour être entreposées au fin fond de ma vie intérieure ? Ou bien répandues, diffusées, à la libre disposition de tous ceux qui ont justement faim et soif, eux aussi, de ce qui fait notre nourriture spirituelle ?

 

Pour être plus missionnaire autour de nous, contemplons

le cœur du Christ Jésus, un cœur ouvert par la lance du soldat, un cœur par où s’écoulent l’eau et le sang de la vie de Dieu pouvant irriguer toute la soif et la faim spirituelle de l’humanité.

De notre cœur, à nous aussi, chrétiens, couleront l’eau et le sang de la grâce, à condition cependant que notre cœur, à nous aussi, soit ouvert aux autres, ouvert sur les autres…

 

Ma foi n’est pas une affaire privée, elle doit devenir communicative, si elle veut s’épanouir. Mais pour cela, nous devons, par la prière, par la lecture, par la réflexion, par les sacrements, par le dialogue avec les autres, en prendre connaissance, en prendre conscience, afin de pouvoir ensuite la dire aux autres, pouvoir la communiquer, non seulement par notre exemple, notre conduite ce qui est déjà beaucoup mais aussi par notre témoignage.

 

C’est bien ce que nous disait l’apôtre Saint Pierre dans la seconde lecture : « Vous devez toujours être prêts à expliquer votre foi à tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect ». 

 

                                                                                   Amen

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