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Paroles du curé
Homélie du deuxième dimanche de Pâques
Homélie du deuxième dimanche de Pâques
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 1059 mots

Homélie du deuxième dimanche de Pâques

DEUXIEME DIMANCHE DE PAQUES

Dimanche de la Miséricorde Divine

et

Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation

 

          « Montre-moi tes mains et je te dirai qui tu es »

          En ce deuxième dimanche de Pâques, ce dicton peut nous aider à parcourir les textes bibliques entendus en découvrant que c’est dans le concret de la vie que le Seigneur ressuscité nous rejoint personnellement, que c’est dans ce même concret que l’Eglise et le Monde sont invités à poser des actes qui engagent les mains parce qu’ils engagent d’abord la volonté et le cœur.

 

          Voyons cela ensemble :

 

          = Première lecture –

          Par les mains des Apôtres s’accomplissaient des signes et des prodiges dans le peuple.

          Nous sommes là dans la première communauté chrétienne, les apôtres sont encore vivants, ils ont reçu l’Esprit Saint à Pentecôte et les voilà en action : par leurs mains, signes et prodiges.

          L’Eglise que nous formons ensemble, mes amis, est le prolongement de cette première communauté ; depuis plus de 2000 ans l’Eglise continue à proclamer le Christ ressuscité qui fait renaître ceux qui s’en imprègnent et le suivent. Donc notre Eglise est apostolique.

          Mais a-t-elle les mains aussi bienfaisantes que les apôtres : oui, dans beaucoup de cas, dans la majorité des cas ; mais non dans d’autres où les mains de ceux qui ont été consacrés pour prier, aimer et servir au nom et à la place du Christ sont devenus des mains de prédateurs.

          Seigneur regarde nos mains, celle des prêtres et des évêques, celles de tous les chrétiens ; transforme ces mains, rends les semblables aux tiennes.

          Oui, nous croyons que les mains de l’Eglise retrouveront leur beauté des origines si elles ont comme modèles les mains du Christ.

 

          = Et nous voilà avec l’Evangile de ce jour –

          Les mains du Christ Jésus ressuscité. Jésus vint au milieu de ses apôtres. Il leur dit : « La paix soit avec vous ». Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.

          Les mains du Christ relevé d’entre les morts sont marquées par la violence qu’il a subie ; elles portent la marque des clous.

          En les montrant, Jésus invite à croire en lui comme l’éternel vivant, vainqueur de la mort et de la violence.

          Les apôtres voient et croient. Jésus leur donne sa force, son souffle, son Esprit, afin qu’ils continuent son œuvre, un œuvre de miséricorde : amour et pardon partout ! Les mains blessées du Christ rejoignent tous les blessés et même notre Eglise blessée. Ce sont aussi des mains qui redonnent confiance et qui poussent à s’engager : « moi, je vous envoie ».

 

          = Et puis il y a les mains de Thomas qui n’était pas là quand Jésus était apparu la première fois. Et il ne veut pas croire ce que lui ont raconté ses amis apôtres : « Si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas » (d’où l’expression populaire universelle ‘moi je suis comme saint Thomas je ne crois que ce que je vois’).

 

          Jusqu’au moment où Jésus se montre à lui comme aux autres et il interpelle Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté ; cesse d’être incrédule, sois croyant ».

          Finalement, Thomas n’a pas osé avancer sa main ; il se prosterne devant Jésus ressuscité et lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

          Cette main de Thomas rejoint tous ceux qui aujourd’hui encore cherchent à tâtons ; ils ne sont pas opposés à Dieu ; ils sont habités d’une quête intérieure réelle et sincère ; ils voudraient comprendre ; ils voudraient voir même. Rencontreront-ils le Christ ? Saurons-nous les guider avec respect mais sans complexe ? Aurons-nous la délicatesse du Christ pour leur apporter d’abord la paix ?

En tout cas Jésus avait dit à Thomas : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ce qui croient sans avoir vu. »

C’est-à-dire : heureux vous qui cherchez ma lumière, heureux vous qui êtes mes disciples tant d’année après ma vie terrestre, heureuse vous l’Eglise de ce temps, heureuse vous l’Eglise de demain ; oui vous croyez sans avoir vu.

          Donc n’oublions pas ces mains qui cherchent Dieu a tâtons et ce sont parfois les nôtres dans les moments obscurs de nos vies.

 

          = Enfin, en cette journée nationale de la déportation, ce furent les mains de l’ennemi qui se sont posées sur les épaules de leurs victimes pour les emmener loin de leurs familles, de leurs villes, de leurs professions et engagements… loin, déportés dans des camps de l’horreur. Ce sont les mains de l’horreur.

          Quand on met la main sur quelqu’un on viole sa dignité, son intimité, sa liberté, sa conscience. On veut en faire sa chose. Or nous sommes des sujets et non des objets ; la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen le dit bien en ses deux premiers articles :

Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

 

Art. 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.

 

          Plus jamais la guerre ! Plus jamais l’oppression et la déportation ! Plus jamais les camps de concentration.

 

          Mais toujours la paix ! l’accueil des différences ! et aussi le pardon. Une vie main dans la main.

 

          = Le pardon est une vertu difficile à vivre quand on a été piétiné et pourtant, c’est lui et lui seul qui libère : il libère le cœur de chacun, il libère aussi la conscience des Etats pour construire ensemble. Il est la gloire des pays réconciliés.

 

          En ce dimanche qui est aussi celui de la Miséricorde Divine, que Dieu dont le cœur est ému aux entrailles, toujours riche en pardon, nous maintienne toujours sur le chemin du pardon… tôt ou tard.

          Le cœur transpercé du Christ sur la croix, est preuve de l’amour infini pour tous ; sur la croix il fait mourir le mal et les violences ; il est tout pardon.

 

          Que s’ouvre une nouvelle ère de paix chez nous, et dans le monde entier.

          « Montre-moi tes mains, et je te dirai qui tu es ».

 

                                                                     Amen

 

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