0
La Paroisse
Homélie du premier dimanche de CARÊME
Homélie du premier dimanche de CARÊME

| Jean-Marc Lavigne 934 mots

Homélie du premier dimanche de CARÊME

PREMIER DIMANCHE DE CARÊME  B

 

          Depuis mercredi dernier, nous sommes entrés dans le temps du Carême.

Cette période de quarante jours ressemble au grand nettoyage du Printemps.

Il nous suggère de mettre au propre nos relations avec Dieu. En effet, nos relations sont salies par l’idée que nous nous faisons de lui. Trop souvent, nous pensons qu’il ne voudrait pas notre bien.

 

Pour laver cette idée, la première lecture nous renvoie à l’histoire de Noé.

          Le livre de la Genèse nous rapporte que, dès le départ, les hommes se sont détournés de Dieu. Ils ont sombré dans la violence. Mais après le déluge par lequel Dieu voulait détruire tous les vivants, il se reprend, et se manifeste à Noé ; il conclut avec lui une alliance de paix, une alliance universelle, une réconciliation éternelle. Même si son peuple est infidèle, Dieu reste toujours fidèle à son alliance. Cette bonne nouvelle nous rejoint tous en ce début du Carême.

          Oui Dieu veut notre bien, n’en doute plus jamais, mes amis.

 

          Alors si nous sommes prisonniers de nos lourds penchants ou écrasés par nos lourds soucis, Dieu prend parti pour nous.

La preuve : le Christ tient si fort à nous qu’il est mort pour nous sur une croix. Et il nous sort de ce qui nous menait vers la mort pour nous conduire vers Dieu-Amour.

 

Mais avant de méditer sur ce sacrifice de Jésus qui nous sauve, il nous est présenté ce dimanche dans le désert.

Situons cet évènement, Jésus a 30 ans, il vient d’être baptisé par Jean dans les eaux du Jourdain. Il a été désigné comme le Fils bien aimé du Père.

Aussitôt après l’Esprit le pousse au désert. En fait la traduction est trop faible. Il faudrait dire : “L’Esprit le chasse au désert”.

 

          Quand nous lisons cet évangile, nous pensons aux hébreux qui, au temps de Moïse, furent chassés au désert par Pharaon. Ils y ont vécu un exode qui a duré quarante ans.

Ils furent chassés, jetés, mais nous savons qu’ils en sortiront vainqueur et qu’ils parviendront dans ce beau pays, leur pays, où coule le lait et le miel.

 

          Avec l’évangile de ce dimanche, nous voyons Jésus qui commence lui aussi un exode, un nouvel exode. Autant les hébreux allaient vers la Terre promise, mieux encore Jésus va vers son Royaume et nous entraîne à le suivre.

 

          Tout au long de ce carême, nous sommes invités à faire une “conversion”, un demi-tour et à réorienter notre vie vers lui. Ça sera notre exode, comme chassés loin de notre vie médiocre, pour être sauvés.

         

          Dans un monde marqué par tout un tas d’occupations et parfois de fausses distractions, nous penserons à réserver des zones de désert, de silence pour retrouver Dieu. C’est ce que vous vivrez vous qui vous êtes inscrits à la semaine de prière accompagnée qui commencera dimanche.

Ces zones de désert, sont aussi ces mois et ces jours de restrictions dus au contexte sanitaire : au lieu de nous lamenter, et d’y aller de notre arrogance, considérons-les comme notre désert, nous permettant une vie plus intérieure, plus lente, plus humble, plus attentive à Dieu et aux autres.

 

          Au désert, le peuple hébreu s’est révolté contre Dieu. Jésus a lui aussi connu les tentations au désert, « quarante jours tenté par Satan » en butte aux épreuves qui sont celles de tous les humains.

Mais parce qu’il est habité par l’Esprit, il en est sorti vainqueur.

 

Tout au long de ce carême, nous sommes invités à suivre Jésus au désert, à vivre notre désert avec lui. Comme lui, nous sommes tentés, mais comme lui nous en sortirons vainqueur.

Souvent, nous demandons à Dieu de nous protéger. Or voilà qu’aujourd’hui, il nous conduit sur le lieu du combat. Il nous met en face de nos responsabilités. Mais il ne nous laisse pas livrés à nos seules forces. C’est avec le Christ que nous pourrons être victorieux des forces du mal.

 

Alors le carême ne devrait pas être une contrainte.

C’est un temps de libération. Nous sommes invités à nous libérer de tout ce qui nous empêche d’aller vers les autres et vers Dieu. C’est un temps pour aimer : Un maitre spirituel écrivait : « Quarante jours à prendre comme on prend des vacances, quarante jours à ne rien faire d’autre que d’aimer ».

 

          Une dernière idée, en guise de conclusion, avec un trait d’humour : le petit mot « aussitôt » ici employé par saint Marc (aussitôt l’Esprit le pousse au désert) revient souvent dans son évangile.

          Il nous concerne aussi, ce petit mot, comme un appel du Seigneur… c’est maintenant, aussitôt ce début du Carême, que nous devons le vivre avec sérieux. Ne pas dire : « Je commencerai demain ».

Et ensuite, c’est logique, il faudra de la persévérance ; ne pas dire : « Chaque année je commence mais je cale en route » Persévérance !

Tiens ! « Persévérance », n’est-ce pas le nom de ce fameux robot de la NASA qui s’est posé sur la planète Mars, jeudi ? Pendant plusieurs années il prélèvera jusqu'à une trentaine d'échantillons de roche pour y découvrir peut-être les trace d’une vie ancienne sur la planète rouge.

          Notre persévérance de chrétiens nous permettra aussi de trouver dans notre vie, si nous savons la poser un peu, des traces de l’amour de Dieu qui marche à nos côtés, qui lutte avec nous, qui gagne avec nous.

          Nous n’aurons pas à chercher des roches mais nous saurons que Dieu est le Roc de notre vie aujourd’hui, demain et toujours.

 

                                                                     Amen

 

 

1DCAREMEB...png
. ©
1DCAREMEB...png

Répondre à () :

advertisment-image

Inscription à la newsletter Notre Dame de la Bidassoa


| | Connexion | Inscription