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Paroles du curé
Homélie du troisième dimanche de Carême
Homélie du troisième dimanche de Carême
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 887 mots

Homélie du troisième dimanche de Carême

TROISIEME DIMANCHE DE CAREME    C

 

          La Parole de Dieu de ce jour pourrait se résumer par le mot CONVERSION. Conversion dans le sens de découverte du visage de Dieu de façon plus consciente ; nous sommes en pleine spiritualité du Carême.

 

          Voyons cela ensemble :

          /// Dans la première lecture, magnifique expérience de Moïse devant le buisson ardent, buisson qui brûle sans se consumer, je retiens l’attitude de cet homme Moïse qui est intrigué, qui fait le tour du buisson et se pose des questions.

          Et c’est alors que Dieu l’appelle : « Moïse, Moïse » et qu’il lui confiera son nom « Je-suis » et enfin qui lui donne une mission : « Va ! je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Egypte mon peuple, … ».

          Ce même Dieu nous appelle aussi, à nous, si nous nous laissons étonner par sa présence, inattendue. On me dit souvent : « où est-il votre Dieu ? quels signes donne-t-il ? que fait-il fasse aux injustices ? »

 

          Mais savons-nous faire le tour des évènements qui se présentent à nous, savons-nous encore réfléchir dans la foi, ou, au contraire, avons-nous déjà tellement fait le tour des choses que Dieu est devenu une habitude figée ? ou qu’il n’a rien à voir avec nos vies et la vie de nos contemporains ?

 

          Loin de moi de vous heurter en vous questionnant ainsi ; je ferais une faute grave en vous accusant à tort ou en vous culpabilisant ; et je vous apprécie trop, petit troupeau du Seigneur : votre vie humaine et chrétienne est irremplaçable au cœur de notre cité et de nos quartiers, dans la vie familiale et professionnelle, dans les écoles et les lycées… tous ces lieux qui sont pour vous comme la montagne de l’Horeb.

 

          Alors, oui, soyons chacun et ensemble, comme Moïse, ne passons à côté du buisson ardent. Car c’est ensemble, qu’il nous est bon de chercher le visage de Dieu et ses traces dans la vie de tous les jours et de nous dire comment la célébration de la messe est nourrissante, engageante et brulante : mais aussi comment elle nous envoie pour servir habités du feu de l’Esprit Saint.

          C’était le premier point.

 

          /// Ensuite, je passe à l’Evangile.

          Là aussi nous voyons un autre éclairage sur le visage de Dieu. Et nous devons nous y convertir toujours. C’est Dieu dans la dure réalité de nos épreuves très concrètes… : des événements nous font mal ; nous sommes souvent désorientés devant l’inadmissible.

          Ici c’était deux accidents fâcheux : le massacre de croyants en plein acte liturgique par Pilate ; l’autre, l’écroulement d’un tour qui tue 18 personnes.

          A cette époque comme aujourd’hui, c’est l’incompréhension et la douleur ; et nous pourrions l’illustrer avec ces épreuves qui marquent les évènements du monde et de notre pays (trop de violence, trop de morts, trop d’incompréhension, trop d’irrespect de la planète) ; des épreuves qui ont marqué nos vies, nos familles, nos groupes humains, notre communauté paroissiale.

          Jésus n’a pas de réponse à cela sinon une même conclusion par deux fois « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ».

 

          Il me semble que cela veut dire qu’il ne faut pas nous laisser enfermer dans nos seuls jugements humains, dans nos blocages, dans nos douleurs, dans nos pourquoi. C’est un appel à avoir foi en Dieu qui, même dans les évènements les plus absurdes nous dit : « convertis-toi à moi ; je sais le sens de toutes choses ; je porte avec toi cette épreuve ; nul n’est perdu ; je donne à tous l’Eternité… »

 

          Nous devrions nous habiller de CONFIANCE en Dieu pour affronter le gros temps comme les temps ensoleillés ; certains diraient nous habiller de RESIGNATION… j’aime moins cela. Bref croyons-nous que Dieu est le maître de la vie et de la mort ?

 

          /// Enfin cet évangile se termine par un autre profil de Dieu que nous révèle Jésus dans cette jolie parabole du figuier. Le Seigneur est patience et bonté.

          Même si, en toute logique le figuier est bel et bien mort, la logique du Seigneur est de ne rien arracher, de ne rien rejeter, de faire encore confiance, d’offrir du temps… cela nous fait du bien, alors que beaucoup de nos amis semblent des branches sèches au niveau de la foi, de la pratique ici avec nous…

          Mais c’est à nous de les présenter à Dieu dans notre prière et de ne jamais leur refuser notre amitié, notre écoute… nous serons au contraire comme le vigneron qui bêche autour et qui met du fumier : nos yeux devraient refléter pour tous de la confiance, de l’amour, de l’espérance.

Toutes ces personnes qui sont stériles comme le figuier nous devons les déposer sur la patène et dans le calice du prêtre à chaque messe pour qu’elles s’ouvrent à Dieu par Jésus qui leur donne tout, toute sa vie.

         

          CONVERSION disais-je… oui, conversion au beau visage de Dieu qui nous dit, (et je résume) qu’il est :

 

          = présent dans les évènements si nous sommes curieux de l’y chercher

 

          = présent même dans nos épreuves et jusqu’à la mort qui nous blesse

 

          = présent par sa patience pour tous.

 

          Que cette redécouverte de notre Dieu fasse de nous des chrétiens joyeux de croire et d’en témoigner.

 

                                                                     Amen.

         

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