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Dans la foi
Lundi de Pâques. Messe pour les victimes de l'attentat terroriste de l'Aude
Lundi de Pâques. Messe pour les victimes de l'attentat terroriste de l'Aude

| LAVIGNE 1156 mots

Lundi de Pâques. Messe pour les victimes de l'attentat terroriste de l'Aude

INTRODUCTION A LA CELEBRATION

 

Merci d’avoir soufflé à mon oreille et à mon cœur d’homme et de prêtre de prévoir une messe en mémoire des quatre victimes du terrorisme islamiste de Trèbes et de Carcassonne :

Le colonel de gendarmerie Arnaud BELTRAME, 44 ans, tombé en héros. Homme chrétiens convaincu, converti à 33 ans et habité du Christ et de l’Evangile.

Jean MAZIERES, 61 ans, viticulteur à la retraite.

Christian MEDVES, 50 ans, salarié du Super U de Trèbes, chef du rayon boucherie.

Hervé SOSNA, 65 ans, maçon à la retraite, client du Super U.

 

Cette messe sera notre hommage hendayais pour leur sacrifice ; sans oublier leurs familles, épouses et enfants.

Sans oublier non plus les 15 blessés de cet acte inhumain.

 

Nous ne devons pourtant pas garder les dents serrées et le cœur embrumé par des sentiments de vengeance ou de découragement, de désespérance et de peur.

 

Tôt ou tard l’amour et la vérité se rencontreront, la justice et la paix s’embrasseront.

Ce sera un don de Dieu. Si du moins le cœur des hommes se laissent atteindre par lui. Aussi prierons-nous aussi pour la conversion et le retournement intérieur de ceux qui tuent aveuglément pour un soi-disant

Dieu mais qui n’est pas le Dieu de l’Islam.

 

En ce lundi de Pâques où depuis hier tous les chrétiens fêtent le Christ relevé d’entre les morts, ressuscité… prions-le d’accueillir dans la joie du ciel, nos frères défunts assassinés, qu’ils vivent dans la paix tant méritée, qu’ils participent à la résurrection

de Jésus, le Christ.

 

Chantons cette foi.

 

HOMELIE

 

          En tant que chrétien avec vous et prêtre pour vous, je crois que chacun des 4 hommes que nous honorons ici, dira à Dieu dans ce face à face que tout être humain vivra tout ou tard : « Ma chair reposera dans l’espérance : tu ne peux m’abandonner au séjour des morts ni laisser ton fidèle voir la corruption. Tu m’as appris des chemins de vie, tu me rempliras d’allégresse par ta présence. »  (c’était un extrait de la première lecture tiré du livre des Actes des Apôtres).

 

          Pour eux quatre, la vie n’est pas détruite elle est transformée : c’est la foi des chrétiens, plus vive encore en ce temps de Pâques.

 

          Pour nous, pour leurs familles, pour notre pays, ils resteront des exemples. Car ils ont été fauchés dans l’ordinaire de leur vie : Arnaud dans l’exercice impeccable de sa mission militaire, Jean dans le véhicule volé par le bourreau, Christian derrière son comptoir de boucher, Hervé en faisant ses courses.

 

          C’est ainsi qu’on est exemplaire pour son un pays : non pas en étant des vedettes du sport ou du spectacle, non pas en étant de plus en plus riches, non pas en étant des beaux parleurs… mais en donnant sa vie pour les autres.

          Le colonel en est la figure de proue tant il était homme complet et pur dans toute sa vie et humaine et chrétienne. Avec bonheur, il est le contraire des soldats achetés et donc muselés décrit dans l’évangile de ce jour.

          Les trois autres aussi ont donné leur vie assouvissant ainsi le sanguinaire armé jusqu’aux dents ; et évitant sans doute d’autres tueries.

 

          Jésus qui nous rassemble ici avait dit à ses apôtres et par eux à nous tous : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».

 

          Nous devrions tous apprendre par cœur, par le cœur, ce bel appel du Christ.

 

          Donner sa vie ce n’est pas seulement et heureusement verser son sang, tomber sous les balles.

 

          Donner sa vie par amour c’est ne pas tomber dans la fatalité, c’est croire en nos capacités d’oubli de nous-mêmes, c’est effectivement considérer l’autre comme un frère et l’aider à grandir, à s’épanouir, à être heureux.

 

          Cela n’est pas toujours bien vu. Nous ne sommes pas toujours compris. Nous sommes parfois haïs, ou jalousés ou calomniés. Peu importe : l’amour doit toujours rester notre horizon, le don de nous-même le vrai langage de l’amour.

 

          Et pour les chrétiens que nous sommes, c’est le Christ Jésus qui a admirablement donné sa vie pour nous sauver, par sa mort sur la croix, victime de ses bourreaux à 33 ans. Puis il s’est relevé d’entre les morts, ressuscité et toujours vivant. Et son Esprit travaille le monde plus fort que ce qui le détruit ; si du moins l’homme n’y fait pas obstacle…

 

          Merci Arnaud, Jean, Christian et Hervé, vous êtes nos frères que nous ne connaissions pas, merci pour votre vie donnée. Nous ne savons pas ce que notre vie nous réservera ; mais dans les moments difficiles, dans les choix à faire, dans les peurs qui nous feraient reculer face à nos engagements, nous penserons à vous. Vous serez notre lumière qui brille désormais au soleil de l’Amour de Dieu, au nouveau matin de la résurrection du Christ.

 

          Que tous les gestes de courage à travers le monde, même les plus simples, posés par des enfants, des femmes, des hommes, des jeunes et des vieux, que tous ces gestes fassent reculer la haine et faire advenir la fraternité.

 

          Alors sachons rêver… on ne rêve plus aujourd’hui. On nous a volé nos rêves ; quelle horreur. On s’est affadi ; et on fait le nid à la radicalisation qui est finalement un besoin de vie plus intense mais horriblement pervertie ou le faux héros devient un vrai bourreau… oui, nous avons engendré une société basée sur l’argent, le pouvoir et les plaisirs immédiats… alors laissons place au rêve avec le pasteur noir Martin Luther King (assassiné lui aussi ; c’était 4 avril 1968 – 50 ans après demain.)

Je (fais le) rêve que, un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissées, tout éperon deviendra une plaine, tout mamelon une trouée, et la gloire du Seigneur sera révélée à tous les êtres faits de chair tout à la fois.

Telle est mon espérance. Telle est la foi que je remporterai dans mon pays.

Avec une telle foi nous serons capables de distinguer, dans les montagnes de désespoir, un caillou d'espérance. Avec une telle foi nous serons capables de transformer la cacophonie de notre nation discordante en une merveilleuse symphonie de fraternité.
Avec une telle foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d'aller en prison ensemble, de nous dresser ensemble pour la liberté, en sachant que nous serons libres un jour. Ce sera le jour où les enfants du Bon Dieu pourront chanter ensemble cet hymne auquel ils donneront une
signification nouvelle -"Mon pays c'est toi, douce terre de liberté, c'est toi que je chante, pays où reposent nos pères, orgueil du pèlerin… au flanc de chaque montagne que sonne la cloche de la liberté"

Amen

 

 

 

 

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